Coupe du Monde au Qatar : il est temps de prendre ses responsabilités

Depuis qu’en 2010 la Fifa a désigné le Qatar pour organiser le Mondial de foot, sur fond de pacte de corruption, au moins 6 500 ouvriers d’Inde, du Pakistan, du Népal, du Bangladesh et du Sri Lanka ont succombé à des accidents : chutes, crises cardiaques, stress thermiques lors de la construction des infrastructures du Mondial sous l’effet de conditions de travail terribles. Ce chiffre est certainement sous-évalué car on ne se sait rien de plusieurs dizaines de milliers de forçats provenant des Philippines et du Kenya.

Mais dans le royaume de l’esclavage moderne, les femmes ne sont pas oubliées : recluses dans les villas des riches familles qataries, les travailleuses domestiques étrangères subissent des abus et des violations systémiques : conditions de travail inhumaines, asservissement vingt heures par jour en moyenne, sept jours sur sept, rouées de coups, d’insultes et laissées sans salaires pendant des mois.

Tous et toutes sont victimes du système féodal de « parrainage » le kafala (un système présent aussi dans les autres pétromonarchies du Golfe) où l’employeur dispose des pleins pouvoirs sur son employé. Officiellement abolie en 2020, il continue de faire des ravages tant l’impunité reste la norme. Et ce n’est pas comme si on ne le savait pas : depuis d’attribution du Mondial, les ONG dénoncent cet esclavage.

De plus, ce pays est connu pour la position extrêmement dégradée des femmes traitées comme des mineures. Les droits des personnes LGBT+ sont inexistants, l’homosexualité étant carrément punie de mort pour les musulmans et de 7 ans de prison pour les autres. Globalement, les identités de genre sont niées et réprimées.

Ce n’est pas tout : l’aberration consistant à confier à un pays désertique l’organisation d’une compétition sportive se concrétise par la construction d’infrastructures doublement polluantes, d’abord par leur construction, puis parce qu’il est prévu que les stades soient climatisés. Mesure-t-on réellement le crime que constitue de climatiser des infrastructures aussi énormes que des stades ?

Rien n’y fait : la Fifa fait semblant de croire les communicants stipendiés du Qatar qui, contre toute vérité, affirment que cette monarchie rétrograde se serait bien améliorée grâce à la venue du Mondial. Cette affirmation pourrait prêter à rire si elle n’était pas écoeurante de cynisme.

Nous appelons les responsables politiques et la presse à la responsabilité. Alors que la compétition s’ouvre dans moins de deux mois, nous exigeons le boycott diplomatique et sportif de la France.

Nous exigeons également que la presse ne couvre pas les évènements et profite de leur audience pour dénoncer les aspects meurtriers, liberticide et écocide de cette coupe du monde.

BOYCOTT QATAR 2022 !