Comment ont lutté les autres villes ?

Ici on rassemble la chronologie des actions menées par des collectifs qui ont lutté contre les JOP ailleurs dans le monde. Pour commencer : Vancouver en 2010 et Rio de Janeiro en 2016.

Ce qu’on a pu apprendre de tous ces échanges, c’est que les luttes qui ont le mieux fonctionné sont celles qui ont eu lieu avant la candidature. C’est le cas à Hambourg pour la candidature des JOP 2024, via un référendum pour lequel le collectif Nolympia Hambourg a fait une grosse contre propagande qui a marché. C’est le cas aussi en Pyrénées catalanes plus récemment, pour les JOP 2030. La mobilisation lancée par Plataforma STOP JJOO a été telle que la région a retiré sa candidature. D’où l’importance si vous êtes en région PACA de soutenir la lutte du collectif NO JO PACA, qui résiste déjà à la candidature de la région pour les JOP d’hiver 2034.

Mais tout n’est pas perdu pour Paris en 2024 ! Voici une idée de comment d’autres villes-hôtes ont mené leurs luttes.

VANCOUVER 2010 : « La convergence des mouvements autour du moment olympique, plutôt que le mouvement social », Jules Boykoff, politologue américain

Longue haleine
 - 2001 : Pendant la phase de candidature, un comité de vigilance Impact on Community Coalition s’est formé (il tenait la position « neutre » par rapport aux Jeux)
 - 2002 : Opposants à la candidature s’organisent et forment No Games 2010 Coalition
 - 2003-2009 : No One Is Illegal, the Anti-Poverty Committee, the Power of Women Group, No 2010 Olympics on Stolen Native Land, Van.Act!, et Native Youth Movement … etc. rejoignent la lutte anti-JO, ou plus précisément, la convergence autour des JO. 
 - Février 2007 : Deux militants, dont un indigène, ont zbeulé l’Olympic Countdown Ceremony 
 - Mars 2007 : Native Warriors ont volé le drapeau olympique à l’Hôtel de Ville de Vancouver
 - Printemps 2008 : L’Olympic Resistance Network est né (force principale jusqu’à 2010)
    – 2008-2010 : Beaucoup d’actions ciblant McDo et la Banque Royale du Canada, sponsors des Jeux. 
Média alternatif et indépendant
    Vancouver Media Co-op, né du comité média & communication de l’Olympic Resistance Network. Avec plus de 40 journalistes indépendants, 16 articles par jour, 1 million de visites pendant le premier week-end. (http://vancouver.mediacoop.ca/olympics.html)
Autour de la flamme olympique
 - 23 janvier 2009 : Action banderole, intrusion dans l’hôtel de ville, occupation d’un McDo et d’une branche de la Banque Royale du Canada, contre le passage du relais à Stratford
 - 30 Octobre 2009 : Début du relais. « ZOMBIE March » ; Zbeul du relais par No 2010 Victoria d’environ 150 personnes
 - 24 novembre 2009 : L’Olympic Resistance Network a publié le communiqué : « Extinguish the Olympic Torch! » => suivi par de nombreuses actions un peu partout au Canada
 - 17 janvier (Golden) – 7 février (Vancouver) 2010 : Relais de la « torche des pauvres » (qu’on garde à Paris en ce moment, après Londres, Sochi, Rio, Pyeongchang et Tokyo)
Dernières mobilisations
 - 12 février 2010 : Cérémonie d’ouverture 
 - 12-13 février : Manif appelée Heart Attack March, ressemblant à Seattle 1999 (casse des fenêtres d’un sponsor, la Compagnie de la Baie d’Hudson ; saccage da la Banque Royale du Canada)
    – 14 février : action de solidarité à Calgary, saccage d’un McDo
 - 15 février 2010 : Manif et occupation du parking ; Olympic Tent Village d’environ 100 personnes installé, inspiré par « Les Enfants de Don Quichotte » (prévu pour cinq jours mais prolongés au-delà des Jeux) ;
 - 12-26 (?) février 2010 : Forum « Evening News », tenu tous les deux soirs pendant les Jeux à VIVO Media Arts Centre : un rôle important pour la médiation entre les différentes cultures politiques (Black Bloc contre ONG …)

RIO DE JANEIRO 2016 : « Vous ne voudrez pas porter un blazer de la FIFA au Brésil. Vous vous ferez renverser », Andrew Jennings, journaliste britannique

    
Longue haleine
    – 2 octobre 2009 : Petite manif d’une dizaine de personnes à Copacabana Palace contre l’attribution des Jeux à Rio, tandis que 300 000 personnes fêtent au même endroit 
    – 2011 (?) : Le Comitê Popular da Copa e das Olimpíadas, la coalition inter-orga est née (force principale jusqu’à 2016)
    – 3 décembre 2013 : Le prix Urban Age Award a été décerné au « Projet populaire de la Vila Autodromo », un plan d’urbanisation réalisé par les habitants de ce favela d’environ 600 personnes
    – 26 mars 2014 : La démolition de la Vila Autodromo commence
    – Juin 2014 : « Depuis le coup d’envoi du Mondial, le 12 juin, des rassemblements ont été organisés dans la plupart des villes où se disputaient des matchs, mais n’ont rassemblé que 200 personnes en moyenne dans ce pays de 200 millions d’habitants. » (Le Monde)
    – 3 juin 2015 : Une tentative de démolition a blessé des habitants de la Vila Autodromo
Média alternatif et indépendant
    RioonWatch.org, plateforme d’information locale lancée en 2010, produit énormément d’articles en portugais et anglais. « Ce n’était pas une plateforme explicitement anti-olympique, mais à travers toutes les histoires recueillies dans les favelas de Rio, elle a fini par présenter cette perspective très critique des Jeux Olympiques et montrer comment ils causaient un réel préjudice à ces communautés. » (CP Robertson, ex-reporter)
    
A l’approche des Jeux
    – 18 juin 2016 : Déclaration de « l’état de la calamité publique » par l’État régional de Rio, autorisant à adopter toutes les mesures exceptionnelles nécessaires à la rationalisation des services publics essentiels, en vue de la réalisation des JO => Grèves des fonctionnaires
    – 28 juin : Action banderole des policiers et pompiers à l’aéroport international de Rio : « Welcome to Hell: Police and Firefighters don’t get paid, whoever comes to Rio de Janeiro will not be safe »
    – 5 juillet : Événement appelé « la calamité olympique : à 30 jours des Jeux d’exclusion » devant l’Assemblée législative de Rio de Janeiro
    – 6 juillet : Manif appelant au boycott des Jeux, milliers de manifestants 
Semaine des mobilisations appelée « Jeux d’exclusion (Os Jogos Da Exclusão) »
    – 1 août 2016 : Début de la semaine avec Vigília da Dignidade à Cinelândia (un truc écolo ?)
    – 2-4 août 2016 : Plusieurs événements (débats, projections, expo …) à l’institut de philosophie et de sciences humaines d’Universidade Federal do Rio de Janeiro :
        2 août : Espace publique et environnement / Services publics et calamité olympique / Militarisation et racisme dans la ville olympique
        3 août : Nettoyage des espace publiques / Sport : marchandise ou droit? / Femmes et droit à la ville
        4 août : Logement et droit à la ville / Droit au travail / Média, communication et mega-événements
    – 5 août 2016 : Cérémonie d’ouverture. Manifs, l’une très grande contre le gouvernement à la plage Copacabana, organisée par les syndicats, avec 100 000 personnes. L’autre plus petite, près du stade Maracanã, explicitement anti-JO, avec 1 000 personnes, organisée par le Comitê Popular.