JO 2024 : après le rejet des recours, les travaux du village des médias ont repris à Dugny

Article publié sur « Le Parisien.fr »

Alors que la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) prendra acte ce mardi de la décision de la cour administrative d’appel de Paris rejetant les recours des associations écologistes, les travaux ont déjà repris sur le site du futur village des médias.

Par Sandrine Lefèvre Le 13 juillet 2021 à 07h00

Bien que, ce lundi, les travaux aient repris, le village des médias sera sans doute, jusqu’au bout, un caillou dans la chaussure de Jeux olympiques de 2024. S’il n’était pas obligatoire, les organisateurs des Jeux à Paris avaient souhaité – à l’instar des JO de Rio en 2016 – proposer un village destiné aux journalistes durant les compétitions, offrant l’opportunité d’un nouveau quartier à Dugny, en Seine-Saint-Denis.

« Ce village n’est pas une lubie, insiste Stéphane Troussel, le président (PS) du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, qui ne cesse de batailler dans ce dossier. C’était une proposition du comité d’organisation (Cojo) afin d’avoir une offre de logements proche du centre de presse (NDLR : situé au Parc des expositions de Paris-Le Bourget), c’est aussi le point central de l’héritage dans notre département, la preuve que les Jeux peuvent améliorer le cadre de vie. »

Remis en cause dès 2018 dans un premier rapport de l’inspection générale qui alertait sur de possibles dérapages budgétaires, à nouveau menacé avec la crise sanitaire et finalement scindé en deux phases (700 des 1300 logements prévus seront livrés en 2024 dans le cadre des JO, le reste est prévu en 2025 avec le plan de relance), le village des médias était entre parenthèses depuis avril et les recours de différentes associations écologistes.

«Un nouveau quartier utile pour les JO»

Jeudi, la cour administrative d’appel de Paris a mis fin au bras de fer en rejetant les différents recours. Ce mardi, la société de livraison des ouvrages olympiques (Solideo) va prendre acte de la décision de justice, alors que dès ce lundi, les travaux de sondage du sol ont repris sur le site. « La Cour reconnaît que ce nouveau quartier est utile pour les JO et pour les habitants et que les exigences écologiques ont bien été au cœur de notre réflexion », pointe Stéphane Troussel.

Selon le Mouvement national de lutte pour l’environnement (MNLE) et le Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), auteurs du recours, le projet de village sur l’Aire des vents portait « atteinte à des espèces protégées et à leur habitat ». « Un débat s’installe actuellement en Île-de-France mais il est bel est bien possible de répondre à un besoin d’équipements tout en préservant l’environnement », insiste l’élu qui rappelle que Dugny attend son quartier « depuis des années. »

A priori, bien que les travaux sur une partie du site aient été à l’arrêt pendant deux mois, le calendrier devrait être tenu. Contrairement à celui du Grand Paris Express. La Société du Grand Paris devrait confirmer que la future ligne 16, qui desservira les sites du Bourget et de La Courneuve, ne sera pas prête pour 2024. « Une nouvelle regrettable », estime Stéphane Troussel qui demande à ce que « des alternatives soient rapidement proposées afin d’acheminer les spectateurs ».

En plus du village et du centre des médias, les épreuves de tir et d’escalade sont prévues au cluster de Dugny-La Courneuve-Le Bourget. La non-livraison prévisible de la ligne 16 avait déjà fait reculer Paris 2024 qui avait devancé l’annonce en déplaçant le water-polo (de Marville à Saint-Denis) et le volley (du Bourget à la Porte de Versailles, à Paris).