Jeudi 10 juin la société Eurovia, filiale du groupe Vinci, a commencé en toute illégalité, les premiers travaux d’aménagement en vue de la construction de la piscine d’entraînement olympique du fort d’Aubervilliers. Dès le premier jours, sans aucune autorisation, Eurovia a défriché les bordures des douves, abattu des arbres et tué des hérissons (espèce protégée).
En effet, le permis de construire de la piscine n’est pas encore accordé. L’arrêté préfectoral autorisant la réalisation par Grand Paris Aménagement de la ZAC du Fort d’Aubervilliers interdit toute intervention sur une zone de 16ha dont les jardins, les douves et les parties boisées du Fort. Aucune autorisation de défrichement, ni de destruction d’habitats d’espèces protégées n’a été affichée à l’entrée du chantier.
Interrogé, vendredi 11 par Mediapart, sur l’absence de cadre légal de ces travaux, Grand Paris Aménagement a indiqué qu’il ne répondrait pas aux questions de la journaliste.
Ce ne serait pas la première fois que l’Etat, via l’établissement public Grand Paris Aménagement, réalise des travaux sans cadre légal. En avril 2021, les services de l’inspection du travail avaient arrêté sur ce même site l’entreprise démolissant des cabanes des jardiniers et retirant l’amiante sans aucune autorisation, ni agrément.
Plus de 10 000m² de jardins ouvriers sont menacés au Fort d’Aubervilliers pour la réalisation d’un projet d’aménagement comprenant un solarium attenant à une piscine d’entraînement des JO de Paris 2024, une gare du Grand Paris Express et la construction de tours de bureaux et d’hôtels.
Les jardins sont un refuge pour plusieurs dizaines d’espèces protégées (insectes pollinisateurs, hérissons, oiseaux…). Le Collectif lutte depuis un an pour la sauvegarde de ces jardins.
Collectif de défense des Jardins Ouvriers d’Aubervilliers