Les Jeux des arrestations arbitraires

Voici notre communiqué sur la garde à vue inadmissible dont ont été victimes hier un membre de saccage 2024 et deux journalistes, alors qu’ils participaient à un toxic tour ! La répression des militants doit s’arrêter ! Les JOP ont le droit (et doivent) être critiquées !

Les Jeux olympiques des arrestations arbitraires

Hier, à la marge d’un toxic tour organisé par Saccages 2024, un membre de Saccages 2024 ainsi que deux journalistes on été interpellés et mis en garde a vue pendant plus de 10h.

Les toxic tour, rapellons-le, ne sont que des déambulations ayant pour but de montrer différents lieux des Jeux olympiques, pour documenter les impacts néfastes des grands projets inutiles et imposés. Ils s’inscrivent dans une longue tradition militante d’information citoyenne.

Plus de 30 CRS, 4 cars de police, ont été utilisés pour procéder au contrôle de trois personnes pacifiques qui ne menaçaient en rien la tranquilité publique.

Les agents de police ont mené un contrôle d’identité pendant plus de deux heures. Ce contrôle, que rien ne peut justifier, s’est accompagné de tentatives d’intimidation alors que des agents en civil prenaient des photos des visages, sans doute pour alimenter un de ces nombreux fichiers policiers qui désormais pullulent. Prenant prétexte de la possession de quelques tracts appelant à un événement passé (la manifestation du 25, par ailleurs déclarée et légale) ainsi que de quelques stickers, les policiers ont décidé d’un placement en garde a vue pour « atroupement en vue de commettre des dégradations »

La police a procédé à une prise forcée d’empreintes et d’ADN — alors même qu’à de nombreuses reprises la justice a invalidé la prise d’ADN et que celle-ci ne peut pas être forcée.

Lors de la garde à vue, les questions posées par les policiers étaient d’ordre politique : « êtes vous alter mondialiste » , « êtes vous anticapitaliste », « adhérez vous à des théses de gauche ou d’ultra gauche » pour n’en citez que quelques unes. Elle portaient également sur le droit de manifester puisqu’il a été demandé si les interpellés avaient « déjà organisé/déclaré des manifestations »

La garde-à-vue a duré plus de 10 heures.

Cette arrestation relève de l’intimidation contre des citoyen-es qui entendent simplement jouer leur rôle de citoyen-es. Elle est inadmissible et porte atteinte aux libertés fondamentales comme à celle d’informer puisque des journalistes ont également été retenus. Preuve supplémentaire qu’il s’agissait d’une intimidation, seules 3 personnes ont été interpellées de manière totalement arbitraire, le toxic tour s’étant quand à lui poursuivi sans trouble.

Nous constatons une fois de plus que les Jeux olympiques sont l’occasion de regressions inquiètantes de l’exercice des libertés publiques et qu’ils servent de prétexte à une police de plus en plus hors de contrôle d’agir en piètinant les principes de droits les plus fondamentaux. A l’heure ou le ministre de l’intérieur d’un gouvernement démissionnaire se vante du nombre de garde-à-vue opérées, celle-ci démontre s’il en était besoin que l’état de droit n’est pas respecté.

Nous nous réservons de mener toute action de droit contre ces abus manifestes.