Article a retrouver sur Le Parisien
Le futur visage de la ZAC Saulnier se dessine. En 2024, elle accueillera le centre aquatique olympique. Dans les dix ans qui suivront, un nouveau quartier et son pôle sportif.
C’est parti pour la concertation sur la ZAC de la Plaine Saulnier. Cette emprise de 12 ha sera en 2024 le cœur battant des JO. Elle accueillera le centre aquatique olympique (CAO) et sera reliée au Stade de France par une passerelle piétonne qui enjambera l’autoroute A1. Aujourd’hui, propriété de la Ville de Paris, elle est occupée par le centre de recherche d’Engie mais ces 500 chercheurs déménageront fin 2019 pour Stains.
Maître d’ouvrage de la ZAC, la Métropole du Grand Paris (MGP) pilote l’opération. C’est d’ailleurs une première pour cet établissement public de coopération intercommunal (EPCI).
500 logements, des bureaux… pour l’après JO
Pour dessiner les contours de la ZAC et ses aménagements futurs, la mission a été confiée à l’agence Leclercq Associés. C’est un double défi. Et une vision sur les quinze ans à venir. « Nous devons réfléchir en même temps au projet olympique mais aussi post-olympique », explique Ksenia Tolkacheva, architecte urbaniste en charge du projet. Une fois les olympiades de 2024 refermées, une partie du centre aquatique (trois bassins sur les cinq créés) sera démontée et un nouveau quartier surgira de terre, avec ses logements (19 % de l’espace), ses commerces, un groupe scolaire, ses immeubles de bureaux (56 %), ses ha d’espaces publics, dont un parc de 1 ha et un pôle sportif autour de la piscine.
Aujourd’hui, la plaine Saulnier reste isolée, enserrée entre deux autoroutes, l’A86 au sud, l’A 1 à l’est et le boulevard Anatole-France à l’ouest. Un site inaccessible pour le piéton et une fracture avec le reste de la ville. « Il s’agit de créer un lien entre la ZAC Saulnier, le centre-ville, le pôle tertiaire de Pleyel avec sa future gare du Grand Paris Express, le Landy et le Stade de France et de renforcer l’attractivité de la zone du Stade de France, détaille l’urbaniste. Le centre aquatique olympique va apporter un véritable coup de boost au secteur. »
LP/Infographie
Deux nouveaux axes pour désenclaver le quartier
Dans le projet proposé, l’agence Leclercq a travaillé sur le désenclavement du quartier en imaginant deux axes majeurs qui traverseront le site : « Un axe Est-Ouest qui comprend un franchissement pour permettre de relier le Stade de France au boulevard Anatole-France. Il sera en partie piéton, en partie routier. Et un mail des sports (Nord-Sud). Ce sera un espace public avec vue sur le CAO qui pourrait s’étirer dans le futur du bassin de la Maltournée jusqu’à l’A 86. Il sera aménagé avec équipements ludiques et sportifs ».
Le futur quartier devra aussi résoudre la question du bruit. Les premières constructions qui commenceront à voir le jour à partir de 2025 seront agencées dans cet esprit : les bureaux seront édifiés en lisière de l’A86 pour servir d’écran acoustique aux logements. Environ 500 appartements seront disposés autour de huit petits îlots et donneront sur 4 ha d’espaces publics dont un parc de 1 ha.
La concertation avec les habitants sur la ZAC se poursuivra jusqu’en 2019.
En novembre, une autre concertation sera lancée, cette fois, elle portera sur le centre aquatique et le franchissement de l’A1.
Renseignements : zac-plaine-saulnier.jenparle.net
Les collectifs réclament un forum public
Les collectifs d’habitants demandent l’organisation d’un vaste débat public autour du projet. Les collectifs d’habitants formés autour du projet olympique restent très dubitatifs devant le projet de ZAC. « C’est une espèce de château fort moderne. On isole encore davantage ce secteur », déplore Audrey. « Il n’y a pas de vision d’ensemble. La ZAC est toujours encadrée par de grandes voies infranchissables. Pourquoi y a-t-il tant de bureaux ? Sinon pour que le projet ne soit pas rentable », ajoute Cécile Gintrac, du collectif Comité de vigilance Saint-Denis JOP 2024 , qui regrette « une concertation de façade ».
Lors de la première réunion de concertation à Saint-Denis, Patrick Ollier, président (LR) de la Métropole du Grand Paris, Patrick Braouezec, président (PC) de Plaine Commune et Laurent Russier, maire (PC) de Saint-Denis, ont peiné à convaincre ces habitants. « On se calme, il n’y aura rien avant 2024 », souligne Patrick Ollier qui précise que les ateliers participatifs, ouverts aux habitants, seront mis en place le 2 octobre. A son tour, Laurent Russier se défend de proposer « une logique de château fort. La concertation dépassera ce simple périmètre. Nous travaillons sur une proposition qui nous donnera une vision à 2030 ».
Le collectif Vigilance Saint-Denis reste sur sa faim : « Où en est la structure Héritage promise ? », interroge Céline Gintrac. Cette entité est chargée de la reconversion des sites olympiques après 2024. Les collectifs demandent « un forum public sur les JOP2024 en présence de tous les acteurs où l’on décidera des choses à partir des besoins des habitants, des acteurs locaux du sport et des salariés. »
Renseignements : Ateliers participatifs, le 2 octobre à 19 heures, Siège de Plaine Commune, 21, avenue Jules-Rimet, Saint-Denis.