Toxic Tour #3 Zac Saulnier

TOXIC TOUR (3ème édition) proposé par le Comité de vigilance JOP 2024 à Saint-Denis, 23 janvier 2021

Si c’est officiellement Paris qui organise les Jeux olympiques et paralympiques 2024, c’est Saint-Denis et le 93 qui accueilleront en réalité une partie des compétitions et des infrastructures. Sur la Plaine Saulnier, dans une des zones les plus polluées de France, se tiendra une partie des épreuves olympiques et un nouveau quartier, à majorité de bureaux pour environ 500 logements, doit naître début 2025. Dans quelques semaines, après une dernière concertation de façade, les permis de construire seront validés malgré nos alertes.

Dans la matinée du 23 janvier 2020 a eu lieu le troisième Toxic Tour, organisé notamment par Vigilance JO 2024. Une cinquantaine de parapluies ont suivi la visite des différents lieux formant la ZAC de la Plaine Saulnier, afin de se rendre compte par le « voir » des implications sociales, environnementales, et des limites du projet proposé.

Arrêt 1: Départ Porte de Paris, accueil et présentation du tour

Arrêt 2: Point sur l’enfouissement de l’A1 et des bretelles 200 000 véhicules/ jour sur l’A1 à Saint-Denis. 73 jours de dépassement des normes européennes en 2016 ! Plusieurs associations réclament l’enfouissement plutôt qu’un franchissement. Les bretelles autoroutières supprimées à la Porte de Paris, sous la pression de collectifs mais pour poursuivre l’urbanisation du quartier en oubliant le parc réclamé par les habitant.e.s.

Arrêt 3: Point sur le projet de ZAC Saulnier et le CAO en phase héritage ZAC Saulnier sur 12 ha intégrant le CAO et le franchissement piétons-cycles au-dessus de l’A1. Maitrise d’ouvrage : Métropole du Grand Paris. Construction de 58%de bureaux, 17 % de logements (500 dont 40% sociaux), 1 groupe scolaire,entre 2025 et 2032. Le passage sous l’A86 n’est pas financé. CAO : Projet d’en faire un cluster sportif; Partenariat Public Privé confié au groupement SIMBALA (Bouygues Bâtiment Île-de-France pour la construction/Récréa pour l’exploitation et animation). Dépassement budgétaire: 147 millions pour le CAO. Vente du foncier par la ville de Paris à la Métropole du Grand Paris (MGP) pour 1€ pour le terrain du CAO et pour 14,5 millions d’€ pour le terrain de la ZAC de la Plaine Saulnier !

Arrêt 4 : Point sur le rapport de l’Autorité Environnementale «Le projet induit une augmentation des émissions de polluants atmosphériques comprise, selon les polluants, entre 5,1 % et 7,9 %.»

Arrêt 5: Point sur la dépollution 65 000 tonnes de terres polluées doivent être évacuées.

Arrêt 6: Point sur la programmation de bureaux et le projet alternatif Depuis 2018, le Comité de Vigilance, les collectifs et associations travaillent à un projet alternatif global dont l’objectif est la réduction de la pollution, des fractures urbaines et de l’emprise de l’immobilier de bureaux. Beaucoup de choses ont été imaginées: des bains douches, une centrale vélo cargo, un parc, une liaison Nord-Sud. Le forum public demandé et accepté par Paris 2024 n’a jamais eu lieu !

Arrêt 7: Point sur l’échangeur Pleyel et son articulation avec les autres projets (FUP / Lumières de Pleyel / GareGPE/ Tour Pleyel) Projet d’échangeur A86: Projet de la DIRIF lié à la suppression des bretelles à Porte de Paris et permettant deconnecter le village olympique, le stade de France et le village des médias.Projet contesté par les riverains car polluant et dangereux notamment pour les 700 enfants du groupe scolaire Pleyel Anatole France. Des variantes ont été proposées. Recours en justice déposés en 2020. Gare GPE Pleyel, Tour Pleyel et les Lumières de Pleyel: Construction d’un quartier de bureau «Les Lumières Pleyel» autour de la future gare GPE : 4 emplois pour 1 résident, 176.000 m² de bureaux ! Livraison prévue entre 2023 et 2028. Future gare: 250000 voyageurs / jour. Travaux: mi-2018>2024. Maitrise d’ouvrage: Société du Grand Paris ; La Tour Pleyel deviendra 2 hôtels de 3 et 4* de 680 chambres avec restaurant panoramique, spa, piscine, bar. Maitrise d’ouvrage: Pleyel investissement. Livraison prévue en 2021. Une 2e tour de 20 étages accueillera un auditorium de congrè sde 600 places et une salle polyvalente de 2 000 places + 6 000 m2 de commerces. Le Franchissement urbain piéton (FUP): franchissement de 300 m de long au-dessus des voies ferrées avec impact majeur sur le nouveau quartier.

Revue de presse

PRETTI Rachel. « Ce comité qui joue le poil à gratter de Paris 2024« . L’Équipe, 26 janvier 2021.

Saint-Denis : voici le futur cœur battant des Jeux olympiques 2024

Article a retrouver sur Le Parisien

Le futur visage de la ZAC Saulnier se dessine. En 2024, elle accueillera le centre aquatique olympique. Dans les dix ans qui suivront, un nouveau quartier et son pôle sportif.

C’est parti pour la concertation sur la ZAC de la Plaine Saulnier. Cette emprise de 12 ha sera en 2024 le cœur battant des JO. Elle accueillera le centre aquatique olympique (CAO) et sera reliée au Stade de France par une passerelle piétonne qui enjambera l’autoroute A1. Aujourd’hui, propriété de la Ville de Paris, elle est occupée par le centre de recherche d’Engie mais ces 500 chercheurs déménageront fin 2019 pour Stains.

Maître d’ouvrage de la ZAC, la Métropole du Grand Paris (MGP) pilote l’opération. C’est d’ailleurs une première pour cet établissement public de coopération intercommunal (EPCI).

500 logements, des bureaux… pour l’après JO

Pour dessiner les contours de la ZAC et ses aménagements futurs, la mission a été confiée à l’agence Leclercq Associés. C’est un double défi. Et une vision sur les quinze ans à venir. « Nous devons réfléchir en même temps au projet olympique mais aussi post-olympique », explique Ksenia Tolkacheva, architecte urbaniste en charge du projet. Une fois les olympiades de 2024 refermées, une partie du centre aquatique (trois bassins sur les cinq créés) sera démontée et un nouveau quartier surgira de terre, avec ses logements (19 % de l’espace), ses commerces, un groupe scolaire, ses immeubles de bureaux (56 %), ses ha d’espaces publics, dont un parc de 1 ha et un pôle sportif autour de la piscine.

Aujourd’hui, la plaine Saulnier reste isolée, enserrée entre deux autoroutes, l’A86 au sud, l’A 1 à l’est et le boulevard Anatole-France à l’ouest. Un site inaccessible pour le piéton et une fracture avec le reste de la ville. « Il s’agit de créer un lien entre la ZAC Saulnier, le centre-ville, le pôle tertiaire de Pleyel avec sa future gare du Grand Paris Express, le Landy et le Stade de France et de renforcer l’attractivité de la zone du Stade de France, détaille l’urbaniste. Le centre aquatique olympique va apporter un véritable coup de boost au secteur. »

LP/Infographie

Deux nouveaux axes pour désenclaver le quartier

Dans le projet proposé, l’agence Leclercq a travaillé sur le désenclavement du quartier en imaginant deux axes majeurs qui traverseront le site : « Un axe Est-Ouest qui comprend un franchissement pour permettre de relier le Stade de France au boulevard Anatole-France. Il sera en partie piéton, en partie routier. Et un mail des sports (Nord-Sud). Ce sera un espace public avec vue sur le CAO qui pourrait s’étirer dans le futur du bassin de la Maltournée jusqu’à l’A 86. Il sera aménagé avec équipements ludiques et sportifs ».

Le futur quartier devra aussi résoudre la question du bruit. Les premières constructions qui commenceront à voir le jour à partir de 2025 seront agencées dans cet esprit : les bureaux seront édifiés en lisière de l’A86 pour servir d’écran acoustique aux logements. Environ 500 appartements seront disposés autour de huit petits îlots et donneront sur 4 ha d’espaces publics dont un parc de 1 ha.

La concertation avec les habitants sur la ZAC se poursuivra jusqu’en 2019.

En novembre, une autre concertation sera lancée, cette fois, elle portera sur le centre aquatique et le franchissement de l’A1.

Renseignements : zac-plaine-saulnier.jenparle.net

Les collectifs réclament un forum public

Les collectifs d’habitants demandent l’organisation d’un vaste débat public autour du projet. Les collectifs d’habitants formés autour du projet olympique restent très dubitatifs devant le projet de ZAC. « C’est une espèce de château fort moderne. On isole encore davantage ce secteur », déplore Audrey. « Il n’y a pas de vision d’ensemble. La ZAC est toujours encadrée par de grandes voies infranchissables. Pourquoi y a-t-il tant de bureaux ? Sinon pour que le projet ne soit pas rentable », ajoute Cécile Gintrac, du collectif Comité de vigilance Saint-Denis JOP 2024 , qui regrette « une concertation de façade ».

Lors de la première réunion de concertation à Saint-Denis, Patrick Ollier, président (LR) de la Métropole du Grand Paris, Patrick Braouezec, président (PC) de Plaine Commune et Laurent Russier, maire (PC) de Saint-Denis, ont peiné à convaincre ces habitants. « On se calme, il n’y aura rien avant 2024 », souligne Patrick Ollier qui précise que les ateliers participatifs, ouverts aux habitants, seront mis en place le 2 octobre. A son tour, Laurent Russier se défend de proposer « une logique de château fort. La concertation dépassera ce simple périmètre. Nous travaillons sur une proposition qui nous donnera une vision à 2030 ».

Le collectif Vigilance Saint-Denis reste sur sa faim : « Où en est la structure Héritage promise ? », interroge Céline Gintrac. Cette entité est chargée de la reconversion des sites olympiques après 2024. Les collectifs demandent « un forum public sur les JOP2024 en présence de tous les acteurs où l’on décidera des choses à partir des besoins des habitants, des acteurs locaux du sport et des salariés. »

Renseignements : Ateliers participatifs, le 2 octobre à 19 heures, Siège de Plaine Commune, 21, avenue Jules-Rimet, Saint-Denis.