D’une ville hôte à l’autre, nous avons vu des communautés balayées et déplacées, et des populations vulnérables surveillées et emprisonnées au nom de l’« embellissement » de la ville. Paris n’a pas fait exception : à l’approche des Jeux olympiques, la police a intensifié les opérations de ratissage des campements de migrants, certains résidents étant transportés en bus vers d’autres régions de France – éloignés des réseaux et des services dont ils dépendent. Ces actions policières nous rappellent les expulsions des parcs Meiji et Miyashita à Tokyo, le déplacement des campements à Inglewood dans la perspective du Super Bowl 2022 à Los Angeles, et les opérations de nettoyage des personnes vivant dans la rue à Rio, Londres, Vancouver, Atlanta, Sydney, etc. Les habitants de Saint-Denis et de Saint-Ouen, qui appartiennent depuis longtemps à la classe ouvrière, sont également confrontés à des pressions croissantes en matière de déplacement, car le gigantesque complexe du Village des athlètes de Paris 2024 attire de nouvelles spéculations immobilières dans ces quartiers.
Si l’impact des Jeux olympiques est toujours disproportionné pour certaines communautés, tous les Parisiens ont été perdants lorsque des espaces verts bien-aimés ont été engloutis dans l’accaparement des terres olympiques, qu’il s’agisse des parcelles de jardins communautaires détruits à Aubervilliers ou du parc de l’Aire des Vents, dont une partie a été bétonnée pour construire le village des médias des Jeux olympiques. Tous les Français ont été perdants lorsque les politiciens français ont utilisé les prochains Jeux Olympiques comme excuse pour piétiner les protections existantes de la vie privée et étendre l’utilisation des technologies d’intelligence artificielle dans les opérations de maintien de l’ordre et de surveillance pour la première fois dans l’Union européenne. Et tous les Parisiens seront perdants lorsque la ville érige des barrières de sécurité sans précédent autour d’une grande partie de la Seine et de ses quartiers adjacents afin de “sécuriser” la cérémonie d’ouverture, violant ainsi le droit des résidents à accéder et à se déplacer librement dans leur propre ville.
Grâce à l’impérialisme permanent de la France, à Teahupoo, à Tahiti, les organisateurs des Jeux Olympiques ont imposé la construction d’une nouvelle tour d’observation pour faciliter le surf olympique, contre la volonté des résidents locaux et au péril de l’écologie des récifs de la région.
Les Jeux Olympiques sont un outil utilisé par les puissants dirigeants politiques et économiques pour piétiner nos droits et nos vies au nom d’une fête pour les riches.
Cette fête extrêmement coûteuse suscite également une ferveur nationaliste qui nous divise encore plus, contrairement à la mission déclarée du Comité international olympique. Ces prochains Jeux Olympiques seront probablement utilisés pour laver sportivement l’image d’Israël qui poursuit sa violence génocidaire contre le peuple, le territoire et la culture palestiniens, rendue possible et financée par plusieurs gouvernements de nos pays. Nos luttes contre la dépossession, l’impérialisme, le capitalisme et les États policiers sont toutes liées.
Enfin, la devise des Jeux Olympiques, “plus vite, plus haut, plus fort”, dévalorise les personnes qui peuvent être plus lentes, plus “basses” et plus faibles. Elle exprime et reproduit les idéologies validistes, racistes, sexistes et élitistes du fondateur des Jeux Olympiques, Pierre de Coubertin.
Nous sommes solidaires de Saccage 2024 et de toutes celles et de tous ceux qui s’opposent à la machine olympique à Paris, à Saint-Denis, à Marseille, à Tahiti et ailleurs. Votre lutte est notre lutte. Et nous continuerons à construire et à renforcer notre mouvement transnational contre les Jeux Olympiques.
Nous disons NON aux déplacements, à la gentrification, au maintien de l’ordre, à la destruction de l’environnement et à l’exploitation des travailleurs, à Paris et dans le monde entier. NON aux Jeux Olympiques, où que ce soit. Abolissons les JO !
Rejoignez nos actions dans les jours précédant le 26 juillet à Paris, Tokyo, Séoul et Los Angeles, ou organisez votre propre événement de solidarité dans une autre ville. Et rejoignez-nous pour exiger #NOlympicsAnywhere.
NOlympics LA
Hangorin no kai No Olympics 2020 (Tokyo)
Anti Pyeongchang Olympics Alliance
Wasatch Tenants United (Salt Lake City)
Le comité des citoyens sur les Jeux olympiques et paralympiques à Sapporo
Network of People Who Don’t Want the Olympics (Nagano)
No 2020 Olympics Disaster OkotowaLink (Tokyo)
Sapporo Olympics Policy Office
Unsustainable Olympics Committee (Milan)
NO JO (Alpes françaises)
Mardi 30 avril
