À Taverny, il existe déjà deux piscines de proximité, qui datent déjà un peu. Au lieu de les rénover (ce qui coûterait moins de 5 millions d’euros), la mairie prévoit de les raser (laissant place à des opérations immobilières juteuses) , et de construire un immense Centre Nautique entre Taverny et Saint-Leu-la-Forêt (qui coûterait a minima 37,6 M€ HT). L’argument principal est d’accueillir une piscine d’entraînement des JO, les autres arguments étant le besoin de grands bassins pour le club de water-polo de Taverny. La construction du centre nautique détruirait presque 40 000m2 de bois selon le permis de construire, mais en fait il y aura encore bien plus de béton car les habitant-es seront obligé-es d’y aller en voiture : un grand parking (presque aussi grand que le centre) sera construit, et un nouveau rond-point est déjà terminé, ayant détruit au passage 554m2 de bois (3,2 millions € dont 40% d’argent public). Le centre aura deux bassins de 50m, un bassin de 25m, un bassin de plongeon dont le fond peut monter/descendre, et bien-sûr un solarium et tout le reste des espaces « détente ».
Les enjeux sont multiples. En voici quelques-uns :
- Le bois qui risque de disparaître est aujourd’hui public, il est très passant (piétons, vélos), et laissé plutôt tranquille donc abrite de nombreuses espèces, et sert d’espace de jeux pour les enfants, de balades pour les amoureux-ses, de poumon, et protège une partie de Taverny du bruit de l’autoroute. Quand les arbres auront été coupés, la pollution sonore de l’autoroute A115 va considérablement augmenter pour les habitant-es.
- En plus, le fait de passer de deux piscines publiques de proximité (en centre ville) à un gros centre nautique loin de la ville oblige les personnes à y aller en voiture (et affréter des bus pour les scolaires alors qu’iels y allaient à pied jusqu’à maintenant).
- Quel prix d’entrée aura ce centre, qui pourra y accéder ? Pour l’instant, on a très peu d’infos sur les coûts de maintenance et de fonctionnement, or vu la taille des équipements et leur nature, cela risque de coûter très cher. Plus généralement, la stratégie de la ville (et de l’agglo qui s’est droitisée) est de vendre les espaces publics à des promoteurs et d’avoir une population de plus en plus aisée (la proportion d’ouvriers / cadres était de 60% / 40% et elle s’est inversée en quelques années).
- Le projet n’a jamais été discuté au sein des conseils municipaux de Saint-Leu-la-Forêt ou de Taverny. Ça a été acté par le bureau communautaire, c’est-à-dire le conseil des maires de l’agglomération de Val Parisis. Il n’y a donc eu aucune concertation (ou une seule avec les clubs de sport de la ville), et la seule enquête publique qui a été menée a été mensongère (ne parlait pas du centre nautique). Les habitant-es sont encore à peine au courant. Pour info,c’est Florence Portelli qui est maire de Taverny, numéro 2 de Pécresse, ancienne porte parole de Fillon.
- Les arguments pour ce centre nautique tournent toujours autour de la compétition.
Même la Mission Régionale de l’Autorité Environnementale a donné un avis très critique sur le sujet : http://www.mrae.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/200907_mrae_avis_delibere_sur_la_modif2_plu_saint-leu-la-foret_95_2.pdf.
LA SITUATION DES CHANTIERS ET DE LA LUTTE
Du côté des collectifs en lutte (Changeons d’Ère à Taverny, Les Amis des Cèdres de Saint Leu, Val d’Oise Environnement) il y a plusieurs choses menées. D’abord des actions politiques, certain-es se sont fait élire et essaient de faire une opposition plus organisée. Des actions juridiques également, un recours a déjà été lancé sur le PLU, ainsi qu’un recours sur le permis. Le 27 février 2021, quand les travaux du rond point ont commencé, les collectifs ont appelé à une manifestation qui a rassemblé en deux jours d’organisation plus de 150 personnes.
CE N’EST PAS TOUT…
Comme pour d’autres projets des JO, il s’agit d’un cheval de Troie qui accompagne et facilite d’autres projets de bétonisation et de gentrification. À Taverny, 16 hectares de terres agricoles très fertiles, les Écouardes, risquent d’être vendues à des promoteurs pour la construction d’un écoquartier de 800 logements. Le centre ville est aussi dans le viseur du projet de ZAC « Quartiers des T » qui concerne également les Écouardes et le quartier Verdun / La Plaine, lieu d’une des piscines de proximité menacées.