POURQUOI ON DÉTESTE LES JOP ? – #5 Le Nationalisme Ft. Satoshi Ukai

Cinquième épisode de notre série de vidéos « POURQUOI ON DÉTESTE LES JOP », cette semaine sur le nationalisme, avec Satoshi Ukai, militant japonais anti-nationaliste et écologiste

Aujourd’hui en moins de 10 minutes, on va essayer d’effleurer en quoi et pourquoi les Jeux Olympiques et Paralympiques utilise et exacerbe le nationalisme.

Pour plus d’infos :
L’article de Satoshi Ukai « Fukushima, les nazis et les J.O. de Tokyo 2020 » sur Lundi Matin
Sinon, rendez-vous sur notre site pour plein d’autres références !

POURQUOI ON DÉTESTE LES JOP ? – #4 Saccage économique Ft. Frederic Viale

Quatrième épisode de notre série de vidéo « POURQUOI ON DÉTESTE LES JOP », cette semaine sur l’économie, avec Frederic Viale, membre de Saccage 2024 .

Aujourd’hui en moins de 10minutes on va essayer d’effleurer en quoi les Jeux Olympiques et Paralympiques sont un saccage pour l’économie.

Pour plus d’infos :
Frederic Viale à coordonné l’écriture d’un bouquin super : « Paris JO 2024 : miracle ou mirage ? »
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6 Février : Présentation contre les JOP de Milan !

Le 6 février nous serons à 2 ans exactement du début des JOP de Milan 2026.

Pour l’occasion, les camarades italiens prévoient de nombreuses actions et ont lancé un appel à actions décentralisées.

Saccage 2024 décide de répondre à cet appel en proposant une présentation publique centrée sur les Jeux de Milan 2026 et plus largement sur les Jeux d’hiver (notamment Alpes 2030), pour bien comprendre les Saccages que ceux-ci sont déjà en train d’engendrer.

Cette présentation aura lieu à la Bourse du travail d’Aubervilliers, en soutien à la bourse occupée ! La bourse du travail d’Aubervilliers est un bien commun : défendons là !

On vous attends nombreu.ses !

Non aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Milan ! Ni ici, ni ailleurs

https://www.agendamilitant.org/Non-a-Milan-2026-presentation-contre-les-Jeux-d-hiver.html

Liens pour retrouver les actions des copaines italiennes :

https://www.facebook.com/comitatoinsostenibiliolimpiadi/

https://cio2026.org/

 

Versione italiana :

Il 6 febbraio compiremo esattamente 2 anni dall’inizio delle JOP di Milano 2026.

Per l’occasione i compagni italiani prevedono numerose azioni e hanno lanciato un invito ad azioni decentrate.

Saccage 2024 decide di rispondere a questo appello proponendo una presentazione pubblica incentrata sui Giochi di Milano 2026 e più in generale sui Giochi invernali (in particolare Alpi 2030), per comprendere bene i Saccheggi che questi stanno già generando.

Questa presentazione avrà luogo alla Borsa del lavoro di Aubervilliers, in sostegno alla borsa occupata! La borsa del lavoro di Aubervilliers è un bene comune: difendiamola !

Siete tutti in attesa !

No alle Olimpiadi e Paralimpiadi di Milano ! Né qui né altrove

26/02 : Soirée avec le Chiffon au Monte-en-l’air

A l’occasion de la sortie du numéro spécial JO PARIS 2024, le journal le Chiffon & le collectif Saccage 2024 s’invitent à la librairie le Monte-en-l’air pour une soirée de discussion festive !
Rendez-vous Vendredi 26 à 19h30 !
Le Monte-en-l’air
71 Rue de Ménilmontant, 75020 Paris, France

Le Monte-en-l’air
71 Rue de Ménilmontant, 75020 Paris, France

POURQUOI ON DÉTESTE LES JOP ? – #3 Le Travail Bénévole Ft. Maud Simonet

Troisième épisode de notre série de vidéos « POURQUOI ON DÉTESTE LES JOP », cette semaine sur le travail, et en particulier le bénévolat, avec Maud Simonet chercheuse au CNRS, sociologue du travail, notamment le travail invisible, gratuit ou bénévole.

Aujourd’hui en moins de 10 minutes on va essayer d’effleurer en quoi les Jeux Olympiques et Paralympiques attaque le droit du travail, en institutionnalisant le travail dissimulé sous couvert de bénévolat.

Pour plus d’infos :
– Maud vient de sortir un article :
https://www.alternatives-economiques.fr/maud-simonet/jo-de-paris-linstitutionnalisation-recours-travail-gratuit/00109081
– Notre tribune « Pas de bénévoles pour les JOP 2024 : un tutoriel pour gâcher leur campagne de travail dissimulé » :
https://basta.media/Pas-de-benevoles-pour-les-JOP-jeux-olympiques-paralympiques-2024-tutoriel-pour-gacher-leur-campagne-de-travail-dissimule
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Les JOP et la Prostitution : lutter contre la propagande

À l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, les clichés et amalgames sur le travail sexuel et les grands évènements sportifs prennent de l’ampleur dans les médias et les discours politiques. Le mythe de la hausse de la prostitution est martelé pour servir un agenda de répression des travailleuses du sexe, en allant à l’encontre de leurs droits les plus fondamentaux.

Nous tenons à rappeler que le travail sexuel n’est pas synonyme de traite des êtres humains à des fins d’exploitation dans le commerce du sexe contrairement à ce que laissent entendre les discours politiques et médiatiques en France. Par cette affirmation, nous ne remettons pas en question l’existence de réseaux de traite des êtres humains à des fins de travail forcé et d’exploitation dans le commerce du sexe, ni la nécessité de mettre en œuvre des politiques publiques adaptées afin d’identifier et protéger les personnes victimes d’exploitation. Les amalgames ne protègent ni les personnes victimes de traite, ni les travailleuses du sexe ! Les politiques de répression du travail sexuel ont un impact négatif sur les conditions d’exercice de l’activité, la lutte contre les violences mais aussi la lutte contre la traite des êtres humains à des fins de travail forcé et d’exploitation dans le commerce du sexe. Il est nécessaire de mener des politiques publiques pragmatiques, une approche par les droits sociaux plus que de mettre en œuvre un agenda sécuritaire et anti-prostitution.

À l’approche des Jeux Olympiques et Paralympiques, la plupart des interventions politiques préparant les mesures de lutte contre la prostitution se basent sur une idée reçue : les grands évènements sportifs augmenteraient drastiquement la prostitution. Cette idée est apparue pour la première fois lors de la tenue des Jeux Olympiques et Paralympiques d’Athènes en 2004. Or depuis, de nombreux cas et de nombreuses études sur le sujet permettent aujourd’hui d’affirmer qu’il n’existe en réalité aucune augmentation de la prostitution et encore moins de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation dans le commerce du sexe en lien avec les grands événements sportifs. Le rapport  what’s the cost of a rumour, publié par Global Alliance Against Traffic in Women démontre que lors de la tenue de grands évènements sportifs comme les JOP ou les Coupes du Monde, il existe un écart important entre l’augmentation annoncée de la prostitution et de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation dans le commerce du sexe et la réalité des faits. Bien au contraire, les politiques publiques mises en place pour répondre au mythe de l’augmentation de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation dans le commerce du sexe pendant les grands évènements se traduisent principalement par une augmentation de la précarisation et de la criminalisation des travailleuses du sexe. Loin de protéger les travailleuses du sexe, les politiques publiques mises en place par l’Etat les mettent généralement en danger.

A titre d’exemple, au travers du plan national de lutte contre l’exploitation et la traite des êtres humains 2024-2027, la secrétaire générale de la MIPROF Roxana Maracineanu s’enorgueillit dans la presse de mobiliser une plateforme de signalement pour “risque de prostitution” dans des logements afin d’en avertir les propriétaires et que les travailleuses du sexe se retrouvent expulsées. Il s’agit d’une application disproportionnée des lois sur le proxénétisme qui risque d’entrer en conflit avec le droit inconditionnel au logement. On voit au travers de cet exemple que la volonté n’est pas de mobiliser des moyens d’identification et de protection de personnes victimes de traite des êtres humains pour les protéger mais une volonté de lutter contre le travail sexuel en favorisant leur expulsion.

Malgré son invraisemblance, le mythe de « l’augmentation de la prostitution » à l’occasion des JOP continue d’être repris un peu partout. À quoi sert-il ? Les grands événements sportifs permettent aux gouvernements d’afficher un engagement à la lutte contre la traite des êtres humains sans lever le petit doigt, voire en la favorisant notamment dans le BTP et en laissant intactes les questions politiquement chargées. La récente loi sur l’immigration témoigne de cette hypocrisie du gouvernement dans sa lutte contre la TEH : rendre difficile l’accès à l’Europe et précariser le droit au séjour va exposer des milliers de personnes à la traite. Le mythe de la « hausse de la prostitution » est aussi utile pour justifier des mesures de surveillance, de contrôle social et faire avancer des politiques de gentrification dans certains quartiers via des arrêtés anti-prostitution. Cela a déjà commencé notamment à Lyon et à Paris.

S’il n’y a pas de “hausse de la prostitution” à l’occasion des JOP, il est probable qu’il y ait un  déplacement des travailleuses du sexe qui ont l’habitude d’exercer dans les villes où se déroulent les Jeux vers d’autres villes pour fuir la répression accrue de leur activité. Elles seront alors plus exposées aux violences et isolées en cas de besoin de prise en charge d’urgence car éloignées des associations de santé et de santé communautaire qui les accompagnent habituellement. Le refus du gouvernement d’associer les associations de personnes concernées aux décisions politiques qui les concernent va encore une fois exposer les TDS aux violences, aux transmissions de VIH-sida et IST et à une précarisation accrue.

À l’approche des JOP 2024, qu’est-ce qui nous semble plus judicieux à faire concernant le travail du sexe et la lutte contre la traite des êtres humains des fins d’exploitation dans le commerce du sexe ?

– Associer des travailleuses et travailleurs du sexe dans les décisions politiques qui les concernent, y compris dans la lutte contre la traite à des fins d’exploitation dans le commerce du sexe

– Anticiper l’itinérance des travailleuses et travailleurs du sexe pour fuir les JOP en renforçant les aller-vers des associations de santé communautaire

– Former les structures de soins et de prise en charge en cas de violence en particulier dans les villes où il n’y a pas d’associations de santé communautaire

– Décriminaliser l’accès au logement des TDS

Signataires:

Act Up-Paris

Cabiria

Collectif des femmes de Strasbourg-Saint-Denis

Fédération Parapluie Rouge

Saccage 2024

STRASS

POURQUOI ON DÉTESTE LES JOP ? – #2 Les Jeux attaque nos logements Ft. Marie du DAL

POURQUOI ON DÉTESTE LES JOP ? – #2 Les Jeux attaque nos logements Ft. Marie du DAL

 

Deuxième épisode de notre série de vidéo « POURQUOI ON DÉTESTE LES JOP », cette semaine sur l’impact des JOP sur les logements, avec Marie militante au DAL (Droit aux Logements).

Aujourd’hui en moins de 10minutes on va essayer d’effleurer en quoi les Jeux Olympiques et Paralympiques sont un saccage pour nos logements.

Pour plus d’infos :
Le site du DAL : droitaulogement.org
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[VIDEO] POURQUOI ON DÉTESTE LES JOP ? – #1 Saccage Écologique Ft. Jade Lindgaard

POURQUOI ON DÉTESTE LES JOP ? – #1 Saccage Écologique Ft. Jade Lindgaard

Premier épisode de notre série de vidéo « POURQUOI ON DÉTESTE LES JOP », cette semaine sur l’écologie, avec Jade Lindgaard, habitante, militante et journaliste.

Aujourd’hui en moins de 10minutes on va essayer d’effleurer en quoi les Jeux Olympiques et Paralympiques sont un saccage écologique.
Pour plus d’infos :
Jade Lindgaard sort un livre « Paris 2024 : une ville face à la violence olympique » – aux Éditions Divergences.
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Les JOP 2024 : chronique d’un durcissement annoncé

Comme les dossiers de candidature aux JO sont des fictions bonnes à survendre l’évènement, tout ce qui a été promis est trahi et toutes les trahisons se réalisent. Point d’étape sur une escroquerie par une petite mise-à-jour des données les plus scandaleuses disponibles sur les JO en ce début 2024 – rassurez-vous, la réalité sera pire.

Point d’étape en ce début 2024

Le budget

Vendu et survendu comme étant sobre, mince et dans les rails, tout indique qu’il est en train d’exploser, comme à chaque édition. Certes, nous n’atteignons pas les chiffres stratosphériques de la Chine, de la Russie ou du Japon, mais le gouvernement engage la France sur une pente dangereuse, sans l’avouer.

Plusieurs données mettent la puce à l’oreille.

Au point de départ, le budget public était censé se « limiter » à un peu plus d’un milliards d’euros. Or, le Parlement a voté, lors du projet de loi de finances 2022, une garantie de 3 milliards d’euros au Cojop. Donc, cela veut dire que cette somme est largement atteignable, ce qu’a confirmé devant le Sénat le président de la Cour des comptes le 10/01/2023, après « prise en compte des dépenses fiscales, des dépenses de sécurité, sanitaires, de transports »… Actuellement ce coût est de « 2,4 milliards d’euros (1,3 md EUR pour l’État et 1,1 md EUR pour les collectivités locales », selon lui.

Par ailleurs, un article du Monde confirme le « dérapage » financier pour le JO 2024.

Ainsi, la Cour des comptes qui ne manque pourtant jamais de faire connaître son attachement à la « réussite des Jeux » s’impatiente de n’être toujours pas « en mesure d’évaluer le coût global » des Jeux olympiques et paralympiques (JOP) et de « l’impact final » qu’ils auront sur les finances publiques en général, Etat et collectivités territoriales confondus. « La Cour réitère sa recommandation visant à ce que, au-delà de la maquette financière de la Solideo [Société de livraison des ouvrages olympiques, la société chargée de la construction des sites olympiques] et du budget du Cojop [le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques], l’ensemble des coûts en investissement et en fonctionnement engagés pour les Jeux et à l’occasion des Jeux soient consolidés »,dans son rapport.

Le simple fait que la sécurité ne soit pas incluse dans cette recension officielle montre que le budget initial, déjà officiellement dépassé, le sera encore davantage puisque, au bas mot, la sécurité se chiffrera au minimum à un milliard d’euros. En effet, les JO de Londres ont déjà pratiquement atteint ce chiffre. Vue la situation actuelle et la fantaisie de la France d’organiser une cérémonie d’ouverture spectaculaire et mobilisant des forces de sécurité considérables, il n’y a aucune raison que ce soit moins.

Par ailleurs, relevons dans les chiffres officiels un certain nombres d’approximations et d’absences. Ainsi, la « santé » n’est pas prise en compte ou simplement dans le cadre du budget « Impact 2024″ qui comprend  » des projets en faveur du bien-être et de la santé, de la réussite éducative et citoyenne, ainsi que de l’inclusion, la solidarité et l’égalité par le sport. » Étonnement, le gouvernement oublie la loi olympique n°2 qui dans ses articles 1 à 5 créé un centre médical avec imagerie médicale et nucléaire à l’usage des participants (athlètes et autres membres de délégations) entièrement gratuit, financé par la sécurité sociale, charge finale pour l’État. Les médicaments seront aussi fournis. Les personnels médicaux et para-médicaux des équipes sont autorisés à exercer. Tout cela se fera directement aux frais de l’État.

Rien n’est dit non plus sur les dépassements budgétaires concernant les infrastructures de transports imputées au budget du Grand Paris. Ces dépassements sont expliqués par une accélération des travaux pour terminer en 2024. Le plus grand flou règne là-dessus. On serait sur un surcoût global de 7 milliards du budget du Grand Paris pour l’instant sans qu’à aucun moment celui découlant des chantiers directement liés aux JO ne soit officiellement précisé par la société du Grand Paris. En général, quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup. Il faut s’attendre à plusieurs milliards qui ont vocation à être absorbés par l’argent public, d’une manière ou d’une autre.

Quelques approximations : le gouvernement donne les dépenses d’État stricto sensu (et donc pas toutes), pas celles d’autres organismes publics qui concourent au financement des JO. Ainsi les Olympiades culturelles (par exemple), c’est 31,9 millions, pas 20. Il est vrai qu’on n’est pas à 12 millions près quand il s’agit d’argent public.

En somme, les paris sont ouverts concernant le dépassement. Plus d’un milliard, c’est certain, mais le doublement du budget est possible. Rappelons que la récente loi étrillant les chômeurs et chômeuses a été faite pour économiser sur leur dos 2 milliards et que le pays a été malmené pour une réforme des retraites qui racle 2 milliards par an sur les ayants-droits.

La légende de JOP socialement inclusifs a fait long feu.

Le prix des places a explosé : en dépit d’un système au demeurant assez complexe de quota de places abordables, il faudra débourser 200 euros pour les meilleures places des qualifications de la gymnastique rythmique et jusqu’à 690 euros lors des sessions d’athlétisme.

Les meilleures places lors de la cérémonie d’ouverture coûtent 2700 euros, la moins chère 250 euros (inutile de se précipiter sur celles-ci, il n’y en a plus et de toutes façons, ce sont des places debout). Pour les jeux paralympiques, c’est moins cher : de 450 à 700 euros seulement.

Concernant le coût des hôtels, l’UfC Que Choisir constate qu’il atteint « 1 033 euros, prix moyen pratiqué pour la nuit du 26 au 27 juillet 2024»

Les étudiants qui verront leur logement Crous réquisitionné durant les Jeux olympiques de Paris recevront une indemnité de « 100 euros » et « deux places » offertes pour assister à des « épreuves olympiques », a annoncé la ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, jeudi 26 octobre. A l’occasion des Jeux olympiques de Paris, plus de 2 000 étudiants vont, en effet, devoir être relogés, car leur logement Crous, organisme qui gère notamment les résidences étudiantes, sera réquisitionné pour loger les pompiers, soignants, forces de l’ordre et de la sécurité civile.

Concernant le coût du passage de la Flamme olympique, il est de 180 000 euros pour la collectivité locale concernée. Ce chiffre a entraîné un certain nombre de refus : les Vosges, la Meurthe-et-Moselle, l’Indre-et-Loire, le Lot-et-Garonne, la Creuse, la Haute-Loire et la Haute-Vienne, la Loire-Atlantique, les Côtes-d’Armor et l’Orne n’en veulent pas à cause du chèque demandé par les organisateurs.

Enfin, le ticket de métro double (passant à 4€ le ticket pendant les Jeux), et le PassNavigo à 70€, la promesse initiale étant celle de la gratuité des transports en commun pendant les JO, essentiellement au nom de l’écologie.

Toujours pour illustrer le caractère socialement inclusif des JO, certains n’hésitent pas à parler de nettoyage social  à l’approche des JO : intensification du harcèlement policier contre les SDF et migrants entre les stations de métro La Chapelle et République avec des pratiques brutales de destructions d’habitats précaires ou de gazages pour les rendre inutilisables. Par ailleurs, la préfecture de Paris a annoncé que certaines « zones rouges » autour des sites olympiques ne seraient pas accessibles à la circulation des personnes sans-abri pendant les JO – le parc de La Villette en fait partie où se réfugient des personnes sans abri.

Plus de 3000 places d’hôtel sociaux ont fermés au cours de l’année en prévision de l’accueil des touristes pendant les JO. En avril dernier, le squat Unibéton, où vivaient 500 personnes sur l’Île-Saint-Denis a été détruit pour devenir un lieu de construction du village olympique. Deux autres squats de sans-papiers ont été expulsés cet été.

Pour héberger celles et ceux qui sont expulsés des campements ou des squats, une dizaine de centres d’accueil temporaires ont été ouverts dans plusieurs régions françaises depuis le mois d’avril 2023. Les migrants sont envoyés trois semaines en région pour que leur situation soit évaluée. S’ils ne répondent pas aux critères de demandes d’asile, ils retournent à la rue. Jusqu’ici, 1 600 migrants ont été évacués de Paris vers d’autres régions, selon le ministère du logement, par le biais des « Sas d’accueil régionaux ». En province, les migrants, trop pauvres, trop colorés, seront moins visibles et agaceront moins l’œil du touriste énamouré d’exploits olympiques.

La sécurité

Concernant la sécurité, nous avons déjà donné les éléments de la loi olympiques n°2 qui est une loi de sécurité globale prévoyant le développement de la vidéosurveillance algorithmique (VSA) par l’installation de cette quincaillerie à de nombreux endroits ainsi que leur embarquement possible sur drones, eux-mêmes par ailleurs généralisés pour la surveillance d’événements publics depuis peu. Nous avons déjà indiqué en quoi la VSA est un pas de plus de la surveillance de l’espace public, des comportements individuels et collectifs et qu’elle préfigure la reconnaissance faciale. Le déploiement « à titre expérimental » de cette technologie ne trompe par ailleurs que celles et ceux qui veulent l’être.Voir nos camarades de La Quadrature du Net

Par ailleurs, l’AFP a confirmé de 23 octobre 2023 la militarisation de l’espace public, apanage de toutes les éditions JO, par l’annonce du gouverneur militaire de Paris de 15000 militaires pour l’évènement.

Quelque 5.000 d’entre eux seront logés sous des tentes en plein Paris, sur la pelouse de Reuilly, pendant la durée des Jeux olympiques.

Ces nombres annoncés ne tiennent pas compte d’une éventuelle défaillance du côté de la sécurité privée, un secteur d’activité dont les difficultés font craindre au Comité d’organisation (Cojo) et à l’État de ne pas pouvoir réunir assez d’agents privés. Pour la seule sécurisation des sites de compétition, qui relève de la responsabilité du Cojo, il faut entre 17.000 et 22.000 agents de sécurité.

Dans une lettre écrite par le préfet d’Île-de-France au ministre des Transports en décembre 2023, celui-ci écrit : « À certains endroits, le plan de transport ne permet d’acheminer les spectateurs que si tous les autres voyageurs ou presque étaient dissuadés de prendre le métro, le RER ou le bus ».

D’ores et déjà, certaines entreprises envisagent la fermeture et le chômage technique pour la période des JO, car il sera quasiment impossible d’accéder à certaines zones de la capitale. Quant au Gouvernement, il encourage tous les Franciliens à reprendre le chemin du télétravail ou des vacances.

 

À chaque édition des JO on constate un gaspillage d’argent public accompagné de mensonges  visant à masquer la politique du fait accompli, un mépris social éhonté allant de pair avec un recul des libertés publiques et d’atteintes graves aux droits fondamentaux, un nettoyage social marquant un pas de plus dans la guerre que mènent au long cours les pouvoirs publics contre les migrants et les plus pauvres. L’édition des JO 2024 à Paris confirme que, pas plus que dans aucun autre domaine, il n’y a pas d’exception française.

 

Annexe