Pour dévoiler le parcours de la flamme olympique, qui débute le 8 mai 2024 à Marseille, le comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (COJOP) a choisi de rendre hommage à Pierre de Coubertin, le fondateur des Jeux Olympiques modernes. Le dévoilement aura lieu le 23 juin 2023 au Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, l’endroit symbolique où les JO modernes sont nés à la même date en 1894.
Pour nous, cela représente une occasion de se rappeler que les Jeux Olympiques sont nés d’un fantasme de Grèce antique d’un baron français raciste et misogyne, voire eugéniste. «Les races sont de valeur différente et à la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance», a-t-il dit selon Wikipédia. Ce n’est pas si étonnant que quelqu’un avec cet esprit ait activement soutenu le régime nazi : les JO 1936 ont bel et bien lieu dans la capitale du Troisième Reich, avec la grande complicité du Comité international olympique (CIO). Il est également impératif de se rappeler que le relais de la flamme olympique est une invention du secrétaire du comité d’organisation des Jeux de Berlin, Carl Diem.
Après tout cela, ce qui est étonnant, c’est que cet héritage nazi n’ait pas été abandonné jusqu’à aujourd’hui. En été 2020, à un an des JO de Tokyo reportés à cause du Covid-19, le CIO nous a carrément rappelé son origine, avec une série de Tweets montrant un film des Jeux de Berlin 1936, accompagné du hashtag #StrongerTogether. Ces Tweets ont suscité quelques indignations, mais sans éteindre la flamme.
Une dizaine des départements français (les Vosges, la Meurthe-et-Moselle, l’Indre-et-Loire, le Lot-et-Garonne, la Creuse, la Haute-Loire, la Haute-Vienne …) ont refusé d’accueillir cette flamme à cause de la somme demandée par le COJOP, qui peut atteindre jusqu’à 180 000 EUR. Nous regrettons que tous les départements n’aient pas suivi ce chemin, d’autant plus que le relais est sponsorisé par deux grandes entreprises, Coca-cola et Banque Populaire – Caisse d’Épargne. L’argent public des départements complices finance donc le convoi qui sert à la pub de ses sponsors.
Les JOP de Paris ont déjà saccagé nos espaces verts, nos habitats et nos libertés publiques. Les Jeux sont en train d’évacuer les plus précaires de la région parisienne et ce processus va s’accélérer d’ici un an, comment on a vu maintes fois ailleurs : à Pékin, à Londres, à Rio de Janeiro et à Tokyo. Pour montrer notre colère contre ce spectacle qui ne cache même pas son origine réactionnaire, nous voudrions éteindre sa flamme symbolique.
Nous nous rassemblons donc le 23 juin à 10:30 sur la place de la Sorbonne pour parler de la suite. Ceci sera une occasion de montrer notre solidarité avec d’autres villes saccagées, autour de la «torche anti-olympique», née à Vancouver en 2010 et arrivée à Paris en mai 2022, après avoir voyagé sur quatre continents.