Non au Saccage 2024 !

Non aux saccages que provoquent les Jeux Olympiques !

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Plus de 400 personnes expulsées du plus gros squat d’Île-de-France

Dans un corridor de CRS et de gendarmes immobiles, des dizaines d’exilés descendent les escaliers qui amènent à l’extérieur du bâtiment. Dans quelques valises, cabas et sac plastiques, ils trainent toute leur vie. Les forces de l’ordre les escortent dans la cour, à l’arrière de l’ancienne usine d’Unibéton où sont déjà rassemblées 200 personnes.Pendant plusieurs heures, par vagues successives, le squat occupé depuis 2020 se vide progressivement de ses habitants, et de la vie qui animait le dédale de ses couloirs. « Ça fait un an et demi que je vivais ici, c’était chez moi, déplore Boubacar*, assis par terre à côté de sa valise. Maintenant, je ne sais pas où je vais aller, on doit tout recommencer. »

Un squat occupé depuis trois ans, qui abrite plus de 400 exilés

En tout, entre 400 et 500 personnes, issues principalement des communautés tchadiennes et soudanaises, habitaient les lieux. Une vie en communauté pour des femmes, des hommes et des enfants, qui pour la plupart étaient passés par la rue avant de trouver refuge dans cet immense bloc de béton échoué sur les quais de l’Île-Saint-Denis.

Après avoir épuisé tous les recours juridiques, les habitants étaient expulsables depuis plusieurs mois. « Le bâtiment occupé a fait objet d’une décision rendue par le tribunal de Saint-Ouen en octobre 2020, ordonnant l’expulsion des occupants, mais leur accordant un délai de douze mois de grâce avant que celle-ci ne puisse intervenir », explique Maître Bonaglia, avocat en charge de défendre les habitants. Depuis, les occupants sont dans l’expectative. La société propriétaire des murs ne semblant pas pressée de récupérer les lieux, l’opération d’évacuation était en suspens.

Le squat Unibéton est le plus grand d’Île-de-France, selon les associations / @NévilGagnepain

Une expulsion pour laisser place au village olympique

Mais depuis le mois de mars et la fin de la trêve hivernale, l’expulsion paraît imminente. La préfecture de région semble vouloir accélérer les choses. Et pour cause, le squat est situé à quelques pas de la ZAC de l’écoquartier fluvial de L’Île-Saint-Denis. Un quartier qui servira de village olympique pour une partie des athlètes qui participeront aux JOP 2024. La préfecture de Seine-Saint-Denis indique que ……

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Pétition : Sauvons les berges de l’Île Saint Denis !

Monsieur Stéphane Troussel, président du Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis,

 Monsieur Mohamed Gnabaly, maire de l’Île-Saint-Denis,

 Monsieur Mathieu Hanotin, président de Plaine commune,

 Monsieur Laurent Hénart, président de VNF,

 Madame Barbara Pompili, ministre de l’Ecologie

 Nous avons appris il y a quelques semaines que 15 arbres sont menacés d’être coupés, 10 quai du Chatelier à l’Île Saint-Denis et 5 sur le quai de Saint-Ouen, de l’autre côté de la Seine à Saint-Denis, en raison de la construction de la future passerelle sur la Seine devant relier les deux parties du village des athlètes.

Cette aberration est d’autant plus difficile à comprendre qu’il a été planifié de couper 10 arbres sur plus de 60 mètres pour une passerelle d’une largeur de 16 mètres utiles.

Ces platanes sont là depuis aussi loin que s’en souviennent les plus anciens habitant.e.s de l’Île – autant dire qu’il est fort vraisemblable qu’ils soient centenaires. A minima, ils participent de l’histoire de la commune. Le département de Seine-Saint-Denis leur avait d’ailleurs bien reconnu leur place : lui qui veut les couper en 2021 les avait classés comme arbres remarquables dans son plan Canopée en 2020 .

De plus, l’engagement n° 10 de ce même plan Canopée introduit précisément « une protection ciblée des plus beaux alignements et arbres isolés », s’engageant à « renforcer leur protection ». Donnant l’exemple d’ « un alignement majestueux de platanes le long d’une route départementale », il souligne combien « cette diversité et la richesse du patrimoine arboré de la Seine-Saint-Denis suscitent l’admiration et la curiosité », que « protéger ce patrimoine bio-culturel d’exception est essentiel pour la qualité du cadre de vie du territoire ».

Les engagements du Département n’auraient-ils qu’une année de durée de vie !?

Comme le souligne la déclaration des droits de l’Arbre d’avril 2019 : « Certains arbres, jugés remarquables par les hommes, pour leur âge, leur aspect ou leur histoire, méritent une attention supplémentaire. En devenant patrimoine bio-culturel commun, ils accèdent à un statut supérieur engageant l’homme à les protéger comme ‘monuments naturels’. » C’est à la fois ce patrimoine, la beauté de nos berges et des êtres y vivant qu’il faut préserver, ainsi que l’atout qu’ils représentent dans la lutte contre la crise climatique et pour garder une île fraîche face au réchauffement.

Rien ne vaut de vieux arbres pour abriter la biodiversité des espèces faunistiques et offrir de l’ombre, rafraîchir l’atmosphère, voire filtrer la pollution. La replantation de jeunes arbres est une compensation symbolique.

L’arbre est une pièce essentielle de notre patrimoine. S’il nous faut construire, aménager, faisons-le en l’intégrant, non en le détruisant.

Depuis un an ont eu lieu de nombreux abattages qui tendent à concentrer la nature dans les espaces protégés du nord de l’Île et à l’éliminer du reste de la commune. La vie végétale est très peu présente dans les nouvelles constructions comme… l’éco-quartier. L’Île Saint-Denis perd, avec ses arbres, son caractère d’oasis, de village végétal :

  • 10 arbres abattus quai du Moulin prolongé en avril 2020,
  • 3 platanes abattus rue Louis Bouxin, en décembre,
  • 5 arbres menacés quai de Seine en face de la mairie,
  • 4 n’ont jamais été replantés au niveau de la cité du Bocage, 3 sur le parking de la Poste.

Nous nous inquiétons également du devenir des autres platanes le long du quai du Chatelier avec la construction d’une piste cyclable jusqu’au pont de Saint-Ouen.

De plus, ce nouveau projet de coupe contrevient clairement à l’article L350-3 du Code de l’environnement qui institue la protection, la conservation, le maintien et le renouvellement des « allées d’arbres et alignements d’arbres qui bordent les voies de communication » car constituant « un patrimoine culturel et une source d’aménités, en plus de leur rôle pour la préservation de la biodiversité ». De ce fait, « le fait d’abattre, de porter atteinte à l’arbre, de compromettre la conservation ou de modifier radicalement l’aspect d’un ou de plusieurs arbres d’une allée ou d’un alignement d’arbres est interdit » sauf s’ils sont malades ou représentent un danger, ce qui n’est pas le cas. Si des dérogations peuvent être accordées par l’autorité administrative compétente pour les besoins de projets de construction, à notre connaissance cette dérogation n’existe pas, pas plus que les « mesures compensatoires locales, comprenant un volet en nature (plantations) et un volet financier destiné à assurer l’entretien ultérieur » prévues par la loi.

C’est la raison pour laquelle nous demandons un moratoire sur toutes les coupes :

  1. tant qu’il n’y a pas eu de réunion publique pour expliquer en quoi ces coupes sont nécessaires,
  2. tant que des études proposant des solutions alternatives ou des coupes moins nombreuses n’auront pas été présentées, un urbanisme prenant en compte les arbres n’est pas impossible,
  3. tant que n’auront pas été replantés les arbres quai de Seine et rue Louis Bouxin,
  4. tant que n’aura pas été programmée la replantation d’au moins 3 arbres pour 1 coupé (en plus des plantations déjà prévues), conformément à l’engagement n° 7 du plan Canopée départemental, dans un rayon de moins de 150 mètres de l’ancienne coupe, dans le cadre d’un plan de plantation en lien avec les enjeux climatiques : aujourd’hui 23 sont seulement prévus.
  5. tant que VNF, le département, Plaine commune et la commune de l’Île Saint-Denis ne se sont pas engagés à :

 * abandonner les coupes drastiques et très espacées au profit d’un entretien régulier, en douceur et à la bonne saison,

 * à informer les habitant.e.s avant les travaux, dans le journal municipal, sur les réseaux sociaux et par affichage sur les arbres concernés, au moins trois mois avant, pour permettre une contestation de leur part dans le cadre d’un processus de dialogue participatif,

 * signer la déclaration des droits de l’Arbre d’avril 2019.

 Les enjeux sont d’importance, le développement du Grand Paris ne doit pas se faire au détriment du cadre de vie et de l’écologie urbaine de nos quartiers prioritaires où la population est éloignée du végétal.

Rien ne vaut un arbre cinquantenaire pour la biodiversité, limitons les dégats ! Soyez cohérents avec vos discours, pour nos futurs et notre présent.

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