Toxic Tour #2 – Aire des Vents

Le dimanche 13 décembre 2020, nous avons investi l’Aire des Vents (Parc Georges Valbon, Courneuve) pour une journée de jeux, de constructions, d’informations et d’organisation de la lutte. Les jardinièr-es des Jardins des Vertus (dont certaines parcelles vont être rasées pour construire une piscine d’entraînement des JO) avaient même préparé une soupe à partager grâce à leurs récoltes.

70 000m2 de l’Aire des Vents vont être bétonnés pour construire le Village des médias : ce couloir écologique, également lieu d’entraînement de clubs ou d’amateur-rices de sports de vents, était depuis quelques semaines fermé par des barrières, délimitant l’espace qui sera amputé. Une centaine de personnes, utilisatrices régulières du parc ou simplement sensibles à cette destruction d’une partie d’un espace vert et public, ont occupé le temps d’une journée ce lieu qu’il nous semble indispensable de protéger étant donné la situation écologique à laquelle nous faisons face.

Et le tract d’appel :

RDV le dimanche 13 décembre 2020 à 14h, pour un rassemblement festif sur l’Aire des Vents : soupe partagée (apportez vos gobelets !), activités ludiques collectives, informations …

Entrée principale de la Comète à Dugny, au rond-point de l’avenue du Maréchal Leclerc et de la Luzernière, par les transports : Gare de Dugny/ La Courneuve (T11)— 

Ces Jeux Olympiques s’appellent Paris2024. Pourtant, c’est en grande partie en Seine-Saint-Denis qu’ils auront lieu. « L’héritage local » de ces investissements gigantesques dont se vantent les promoteurs des JO (quelques équipements collectifs) cache une longue liste de destructions, de pollutions, d’expulsions et de spéculations. Tout ça avec une absence totale de démocratie dans les processus de transformation urbaine !

Après la mise en échec du sinistre projet Central Park de (24.000 logements) en mai 2015, le projet de construction du Village des médias pour les JO Paris 2024 va bétonner 70.000m2 d’espaces verts sur l’Aire des Vents, un site qui fait partie du Parc Départemental Georges Valbon (La Courneuve). Les promesses de vente d’un secteur de ce parc public par la Solideo à investisseurs et promoteurs privés pourraient être signées le 17 décembre 2020 et les travaux commencer dès 2021.

Sans tenir compte des avis majoritaires exprimés par les habitant.e.s inquiet.e.s de « l’héritage » des JO, la machine à artificialiser les sols et à spéculer est en marche. Lourde est la responsabilité des président et vice-présidents du conseil départemental de Seine-Saint-Denis (PS, PCF), puis du maire de Dugny et d’Anne Hidalgo, qui ont proposé et cautionnent ces choix de destruction d’un bien commun : un couloir écologique avec ses arbres, ses écosystèmes et sa biodiversité, un lieu événementiel et de détente pour tous.tes. La plus grande surface plane d’Ile-de-France pour les sports de vent ! Un patrimoine naturel public bradé ! INACCEPTABLE.

Les JO 2024 pour le business, les dégâts pour la Seine-Saint-Denis

Le message est clair ! Ils décident de ne pas tenir compte des besoins des populations et des évolutions climatiques de plus en plus irréversibles. C’est un acte de délinquance environnementale sur le lieu même des Accords de Paris de la COP 21 de 2015.

Face à la spéculation, aux projets pharaoniques et polluants qui nous sont imposés, organisons-nous ! Ensemble, défendons nos territoires, nos espaces verts, nos voisin.e.s, nos enfants et notre qualité de vie. Après les mobilisations des 5 juillet, 27 septembre et 17 novembre 2020, soyons nombreux.ses à faire entendre notre position le 13 décembre. Stop à ce projet écocidaire contre un bien commun partagé par les habitant.e.s de la Seine-Saint-Denis ! Sauvons l’Aire des Vents de la destruction !

Relais de l’action

https://educpopdebout.org/2021/01/02/debout-education-populaire-au-parc-de-lair-des-vents-a-dugny/?fbclid=IwAR1H08TV0WBbM4YStgC0C4iEGlGvbOx8k8t-XDMr6vcvbQTz5nsRh5w9W-E
https://paris-luttes.info/sauvons-l-aire-des-vents-de-la-14563
https://www.facebook.com/events/2848167902127692/?post_id=2865015733776242&view=permalink(photo)

Revue de presse

https://www.ouest-france.fr/jeux-olympiques/jo-2024-a-paris-toute-la-capitale-ne-s-emballe-pas-pour-les-jeux-olympiques-7084463

https://educpopdebout.org/2021/01/02/debout-education-populaire-au-parc-de-lair-des-vents-a-dugny/?fbclid=IwAR12dIxY-y4iY2LZcqtCbjc97lQS_rLBaiiE8AddV4vyr2rv1E5cbx5BkvA
https://www.france.tv/france-3/paris-ile-de-france/12-13-paris-ile-de-france/2187463-emission-du-mercredi-6-janvier-2021.html

Toxic Tour #1 – Carrefour Pleyel

Le mardi 17 novembre 2020, répondant à l’appel contre la réintoxication du monde, différentes associations, collectifs et habitant-es ont convergé pour le premier « Toxic Tour » de Saccage2024. Nous avons choisi de mettre en lumière ce qui se prépare à Carrefour Pleyel : un diffuseur autoroutier construit juste au-dessus du groupe scolaire Pleyel-Anatole France, dans le but désormais explicite de desservir le Village des sportifs non loin d’ici ; un foyer de travailleurs migrants expulsés sans solution de relogement satisfaisante pour construire ce Village Olympique.

Nous nous sommes donc retrouvé-es pour une manifestation partant de Mairie de Saint-Ouen, passant par le foyer Adef en procédure d’expulsion, et finissant devant la tour Pleyel, juste à côté du groupe scolaire Pleyel-Anatole France. Nous étions environ 150 personnes, dans une ambiance conviviale notamment grâce à la Batucada « Bloco Verde » qui nous a accompagné tout le long du parcours. Des prises de parole de personnes concernées par ces saccages ont été organisées à plusieurs étapes de la manifestation pour mieux informer sur ces chantiers et leurs conséquences. Sensibilisation par le « voir », informations d’intérêt général, rencontres, relai médiatique… une première action qui nous a donné l’énergie pour la seconde étape du Toxic Tour ! Les saccages des JO 2024 ne s’imposeront pas sans résistance !

Et voici le tract d’appel :

Saccage2024 : Les JO pour Paris, les dégâts pour la Seine-Saint-Denis

Manifestons contre la ré-intoxication du monde.
A l’appel d’une large coalition de collectif locaux, manifestons contre les projets de bétonisation et la spéculation immobilière du projet olympique.
Le 17 novembre, 15h30 à Mairie de Saint-Ouen

À la sortie du premier confinement, une initiative nationale “contre la réintoxication du monde” a été impulsée par une large coalition. L’idée est de résister sur les lieux qui sont menacés par des projets socialement et écologiquement dangereux. Une nouvelle date a été fixée le 17 novembre, et les collectifs locaux mobilisés contre les dégâts des JOP de Paris 2024 se rassemblent pour manifester.

Ces JOP s’appellent Paris2024. Pourtant, c’est bien en Seine Saint-Denis qu’ils auront lieu. «L’héritage local» de ces investissements gigantesques dont se vantent les promoteurs des JOP (quelques équipements collectifs) cache une longue liste de destructions, de pollutions, d’expulsions et de spéculations. Tout ça avec une absence totale de démocratie dans les processus de transformation urbaine!

Les JOP servent avant tout aux aménageurs étatiques et aux promoteurs privés pour faire avancer leurs projets de bétonisation et accélérer la mise en œuvre du Grand Paris. Derrière un habillage vert, la réalité c’est :

  • Un diffuseur autoroutier de l’A86 complet à 5 bretelles à proximité immédiate du groupe scolaire Pleyel-Anatole France, mettant en danger la santé et la sécurité de près de 700 élèves âgé.es de 3 à 12 ans.
  • + de 10 000m² de jardins ouvriers vieux de 100 ans détruits au Fort d’Aubervilliers, sanctuaire de biodiversité au sein de la ville la plus bétonnée du 93.
  • La destruction de 70 000m² du Parc Georges Valbon à la Courneuve, poumon vert du 93, mettant en danger des espèces protégées, pour réaliser le cluster des médias.
  • Une gare en plein champ du Triangle de Gonesse, inutile pour le Val-d’Oise et la Seine-Saint-Denis.
  • Une ligne de métro directe Roissy-Paris pour touristes et clientèle d’affaires, remise en cause par la justice et sans intérêt pour les habitants de la Seine-Saint-Denis.
  • Près de 300 résidents du foyer Adef à Saint-Ouen expulsés sans solution satisfaisante de relogement, pour réaliser le village olympique qui logera les athlètes pendant 3 semaines.
  • La tour Pleyel transformée en hôtel de luxe (700 chambres). Dans un département où le logement insalubre n’est pas résorbé (indécent!).
  • La destruction du gymnase du Lycée Professionnel Marcel Cachin de 1000 m², alors qu’il doit devenir la pierre centrale du futur Campus des métiers du sport ne sera pourvu que d’une salle de sport d’à peine 300 m². Le 93 est le dernier département de France en matière d’équipements sportifs de proximité!

L’héritage des JOP, pour le 93, ce sera toujours plus de béton, des prix en hausse, la chasse aux pauvres, une dégradation de la qualité de l’air, et une réduction des espaces verts mettant en danger notre santé. Les beaux discours cachent l’absence de démocratie et d’investissements publics. En passant, les JOP auront aussi généré une quantité immonde de CO2.
Face à la spéculation, aux projets pharaoniques et polluants qui nous sont imposés,
organisons-nous! Ensemble, défendons nos territoires, nos espaces verts, nos voisin.e.s, nos enfants et notre qualité de vie.
Monde d’avant ou monde d’après, il va falloir choisir.

Signataires :
Collectif Citoyen “ Notre Parc N’est Pas à Vendre “, Collectif de défense des Jardins Ouvriers d’Aubervilliers, Collectif Lamaze, Collectif Pleyel à venir, Collectif pour la défense et l’extension du parc Georges-Valbon à La Courneuve, Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), Collectif Nout, Comité de Vigilance JO 2024 St Denis, Comité de la Société des Jardins Ouvriers des Vertus, Non aux JO 2024 à Paris, Assemblée Citoyenne des Gilets Jaunes de La Plaine St Denis, Brigades de Solidarité Populaire Pantin-Aubervilliers, Cahiers Citoyens de Plaine Commune, Conseil Citoyen Centre Ville de Saint Denis, DAL, Extinction Rebellion Pantin et alentours, MRAP St Denis, SNEP-FSU 93, Ensemble Aubervilliers, France Insoumise Saint-Denis, Montreuil Rebelle, NPA 93, Saint-Denis en Commun

 

Les relais de l’action

https://paris-luttes.info/saccage2024-les-jo-pour-paris-les-14479https://www.facebook.com/VigilanceJO93/posts/2877343515820130

https://www.facebook.com/saccage2024/posts/107546121178854

https://twitter.com/xrFrance/status/1328730815593918465 (photos) 

https://fb.watch/2U3IzAnul9/

https://twitter.com/LaurentBu2siere/status/1328735501273210888 (Video)

Revue de presse

https://www.liberation.fr/terre/2020/11/18/la-mobilisation-anti-jo-2024-descend-dans-la-rue_1805884

https://www.sortiraparis.com/actualites/jeux-olympiques-paris-2024/articles/235672-paris-2024-des-manifestants-anti-jo-se-mobilisent-contre-les-projets-immobiliers

https://www.20minutes.fr/sport/2911011-20201118-paris-2024-manifestation-seine-saint-denis-contre-projets-amenagement

Saint-Denis : voici le futur cœur battant des Jeux olympiques 2024

Article a retrouver sur Le Parisien

Le futur visage de la ZAC Saulnier se dessine. En 2024, elle accueillera le centre aquatique olympique. Dans les dix ans qui suivront, un nouveau quartier et son pôle sportif.

C’est parti pour la concertation sur la ZAC de la Plaine Saulnier. Cette emprise de 12 ha sera en 2024 le cœur battant des JO. Elle accueillera le centre aquatique olympique (CAO) et sera reliée au Stade de France par une passerelle piétonne qui enjambera l’autoroute A1. Aujourd’hui, propriété de la Ville de Paris, elle est occupée par le centre de recherche d’Engie mais ces 500 chercheurs déménageront fin 2019 pour Stains.

Maître d’ouvrage de la ZAC, la Métropole du Grand Paris (MGP) pilote l’opération. C’est d’ailleurs une première pour cet établissement public de coopération intercommunal (EPCI).

500 logements, des bureaux… pour l’après JO

Pour dessiner les contours de la ZAC et ses aménagements futurs, la mission a été confiée à l’agence Leclercq Associés. C’est un double défi. Et une vision sur les quinze ans à venir. « Nous devons réfléchir en même temps au projet olympique mais aussi post-olympique », explique Ksenia Tolkacheva, architecte urbaniste en charge du projet. Une fois les olympiades de 2024 refermées, une partie du centre aquatique (trois bassins sur les cinq créés) sera démontée et un nouveau quartier surgira de terre, avec ses logements (19 % de l’espace), ses commerces, un groupe scolaire, ses immeubles de bureaux (56 %), ses ha d’espaces publics, dont un parc de 1 ha et un pôle sportif autour de la piscine.

Aujourd’hui, la plaine Saulnier reste isolée, enserrée entre deux autoroutes, l’A86 au sud, l’A 1 à l’est et le boulevard Anatole-France à l’ouest. Un site inaccessible pour le piéton et une fracture avec le reste de la ville. « Il s’agit de créer un lien entre la ZAC Saulnier, le centre-ville, le pôle tertiaire de Pleyel avec sa future gare du Grand Paris Express, le Landy et le Stade de France et de renforcer l’attractivité de la zone du Stade de France, détaille l’urbaniste. Le centre aquatique olympique va apporter un véritable coup de boost au secteur. »

LP/Infographie

Deux nouveaux axes pour désenclaver le quartier

Dans le projet proposé, l’agence Leclercq a travaillé sur le désenclavement du quartier en imaginant deux axes majeurs qui traverseront le site : « Un axe Est-Ouest qui comprend un franchissement pour permettre de relier le Stade de France au boulevard Anatole-France. Il sera en partie piéton, en partie routier. Et un mail des sports (Nord-Sud). Ce sera un espace public avec vue sur le CAO qui pourrait s’étirer dans le futur du bassin de la Maltournée jusqu’à l’A 86. Il sera aménagé avec équipements ludiques et sportifs ».

Le futur quartier devra aussi résoudre la question du bruit. Les premières constructions qui commenceront à voir le jour à partir de 2025 seront agencées dans cet esprit : les bureaux seront édifiés en lisière de l’A86 pour servir d’écran acoustique aux logements. Environ 500 appartements seront disposés autour de huit petits îlots et donneront sur 4 ha d’espaces publics dont un parc de 1 ha.

La concertation avec les habitants sur la ZAC se poursuivra jusqu’en 2019.

En novembre, une autre concertation sera lancée, cette fois, elle portera sur le centre aquatique et le franchissement de l’A1.

Renseignements : zac-plaine-saulnier.jenparle.net

Les collectifs réclament un forum public

Les collectifs d’habitants demandent l’organisation d’un vaste débat public autour du projet. Les collectifs d’habitants formés autour du projet olympique restent très dubitatifs devant le projet de ZAC. « C’est une espèce de château fort moderne. On isole encore davantage ce secteur », déplore Audrey. « Il n’y a pas de vision d’ensemble. La ZAC est toujours encadrée par de grandes voies infranchissables. Pourquoi y a-t-il tant de bureaux ? Sinon pour que le projet ne soit pas rentable », ajoute Cécile Gintrac, du collectif Comité de vigilance Saint-Denis JOP 2024 , qui regrette « une concertation de façade ».

Lors de la première réunion de concertation à Saint-Denis, Patrick Ollier, président (LR) de la Métropole du Grand Paris, Patrick Braouezec, président (PC) de Plaine Commune et Laurent Russier, maire (PC) de Saint-Denis, ont peiné à convaincre ces habitants. « On se calme, il n’y aura rien avant 2024 », souligne Patrick Ollier qui précise que les ateliers participatifs, ouverts aux habitants, seront mis en place le 2 octobre. A son tour, Laurent Russier se défend de proposer « une logique de château fort. La concertation dépassera ce simple périmètre. Nous travaillons sur une proposition qui nous donnera une vision à 2030 ».

Le collectif Vigilance Saint-Denis reste sur sa faim : « Où en est la structure Héritage promise ? », interroge Céline Gintrac. Cette entité est chargée de la reconversion des sites olympiques après 2024. Les collectifs demandent « un forum public sur les JOP2024 en présence de tous les acteurs où l’on décidera des choses à partir des besoins des habitants, des acteurs locaux du sport et des salariés. »

Renseignements : Ateliers participatifs, le 2 octobre à 19 heures, Siège de Plaine Commune, 21, avenue Jules-Rimet, Saint-Denis.