L’Île Saint-Denis, un écoquartier pas si éco !

L’Île Saint Denis est une petite commune du 93. Sur une partie de l’île devrait atterrir une partie du futur « Village des Athlètes », nommée sympathiquement « écoquartier fluvial de l’Île Saint Denis », sous maîtrise d’ouvrage de la SEM-Plaine Commune Développement. Nous partageons dans cet article des points d’alertes ou d’inquiétudes issues d’observations menées par la vigie citoyenne Île Saint Denis.

Sur l’île St-Denis plusieurs années de chantiers doivent aboutir à :

  • 22 hectares (soit 28 terrains de foot:) aménagés sur une ancienne friche
  • 300 logements familiaux dont 90 logements sociaux et 26 en Accession sociale – CAPS
  • 126 studios étudiants + un restaurant
  • un hôtel Accord Hôtel de 135 chambres
  • une base nautique + un restaurant géré par la fondation Léo Lagrange
  • une Cité des Arts gérée par le 6B, Sinny & Ooko et Legendre XP
  • un immeuble de 8 étages de bureaux (10 000 m²) destiné à l’économie dite « fluviale ».
  • un petit parc public de 1,5 hectares, sous une autoroute (la fameuse A86)

Les petites et grandes sources d’inquiétude identifiées pour le moment

Nous vous invitons à participer à toutes les recherches et documentations qui vous tiennent à cœur, afin de préciser et étayer nos recherches, rendez vous sur notre forum.

  • Une densification subite inappropriée :Si l’Ecoquartier Fluvial-EQF aurait été de toute façon construit, avec ou sans les JOP, cela accélère sa construction et ne présage aucunes garanties quant à l’attribution du label définitif d’écoquartier, 3 ans après sa livraison (2026 et 2029).
    La maîtrise d’ouvrage par Plaine Commune, alors que le reste du Village des Athlètes est sous MO Solideo, met un peu « à part » le mode consultatif (absent) et la communication des chantiers. La charte de la SEM Plaine Commune promet un prix de vente en 2026 maîtrisé à 3500€/m² alors que c’est déjà le prix de l’ancien en 2020 et que le neuf se vend à plus de 4000€.

    Comme partout, c’est une densification d’un bloc, sur un territoire déjà saturé : les routes, la mairie et les services ne peuvent déjà pas faire face aux besoins actuels de la ville (poste, CCAS, écoles, médecins, commerces, services jeunesse et sports, police, circulations et stationnement…). Pourtant, les élus locaux se félicitent d’accueillir 1000 habitants et 500 travailleurs ou visiteurs en plus.

    Dans quelles conditions ?
  • L’augmentation des inégalités urbaines : 
    Pourquoi continuer de saccager nos territoires en agglutinant des gens sans accompagner et faciliter le vivre ensemble ? La phase 1 de l’EQF, déjà livrée, révèle bien des déceptions pour ses habitants : quartier isolé, entre-soi, stigmatisation et cambriolages, géothermie représentant un coût trop important pour les ménages, rejet des logements sociaux, malfaçons des bâtiments, ilôts de chaleur, problèmes de stationnement
    Tous les bâtiments ont déposé des recours contre leur promoteur. Et pourtant, il faudra construire encore plus vite ceux de 2024 !

    Les bâtiments seront d’une densité inappropriée à l’île, très serrés, de 30m de haut faisant disparaître le lien à la Seine, à l’horizon.
    Ils sont construits de plus en plus proche de l’autoroute 86, exposés aux microparticules et nuisances sonores. Le mur anti-bruit n’étant pas prévu sur la Seine, le couloir de bruit, ni sur le versant Nord de l’A86.
    Qui ira vraiment faire un pique-nique ou jouer avec ses enfants dans un parc sous une autoroute ? 

    Ces transformations très rapides vont vraisemblablement augmenter les tensions sociales déjà visibles entre les quartiers. 
    La solution que propose la ville, outre le fait d’orienter les nouveaux habitants vers Pleyel et St-Ouen, est la vidéo-surveillance, qui sera accrue pendant la phase JOP et doublée de sociétés privées de sécurité, de drônes et probablement de reconnaissance faciale pendant les jeux.

    Est-ce que ces Jeux Olympiques et Paralympique seront vraiment bénéfiques pour notre jeunesse ?
    On sait déjà que les promesses de création d’emploi sont à nuancer fortement.
    Le département est déjà très touché par le trafic de drogue et la prostitution, on sait que les JO viennent accentuer ces phénomènes : quel accélérateur d’Histoire voulons nous ?
  • Un héritage incertain:
    Cela laissera en héritage des lieux publics gérés par des sociétés/fondations privées : Cité des Arts, base nautique. On attend de connaître les conditions de locations et d’abonnements et espérons que les habitants pourront y accéder gratuitement et librement. On regrette aussi que les milliards des JOP ne permettent toujours pas l’aménagement d’une piste cyclable pour les 2/3 de la ville, alors qu’elle en prévoit une nouvelle qui reliera l’Ecoquartier Fluvial au centre-ville, à St-Ouen et Pleyel. On ne pourra toujours pas se rendre au collège ou au Parc Départemental à vélo en sécurité.

    On a déjà relevé des conflits d’intérêts des marchés publics : les entreprises ESS proches du maire sont partenaires des JOP, le promoteur Legendre Construction est mécène du Festival de St Denis, Dubrac BTP directeur de Plaine Commune Entreprise et de l’Office de tourisme, sa femme directrice du syndic SabImmo qui gère l’écoquartier fluvial Phase 1 et présidente de la Chambre du Commerce et de l’Industrie 93…
  • L’altération des milieux vivants de nombreuses espèces :
    L’île est située en plein couloir migratoireentourée par le fleuve et proche des zones de conservation « Natura 2000 ». Dans cette zone où les écosystèmes sont déjà malmenés par l’urbanisation, les friches de végétations spontanées abritaient des espèces dont certaines protégées : hérisson d’Europe, martin pécheur, héron cendré, grand cormoran, pipistrelles. Le rapport de Risques effectué par la Solidéo les mentionne correctement. 

    Mais qu’importe…
    Plusieurs hauts immeubles entièrement vitrés sont prévus (et un déjà livré), les vitres sans teinte ou sérigraphies sont des pièges sur lesquelles les oiseaux s’écrasent. (cf ASPAS).

    Quant aux arbres presque centenaires, ils sont considérés comme des poteaux, contraignant l’urbanisation. Ce sont 10 platanes historiques des berges, classé au Plan Canopée départemental 2020 comme « alignement remarquable » qui sont abattus sur 100m pour faire passer une passerelle piéton-bus de 16m afin d’aller prendre le métro à Pleyel en 2026 (et de permettre aux athlètes d’aller à leur cantine). Principal argument de vente des logements : « à 15 minutes de Pleyel ». La rue centrale de l’EQF est trop étroite pour la croissance de grands arbres, refuge de la biodiversité, ce seront donc des essences gardées « mini » qui seront plantées, créant une ombre de piètre qualité et perpétuant les îlots de chaleurs déjà présent dans l’EQF, et puis… la vue sur Seine vaut plus cher que des arbres qui la cache. 

    Le fleuve est traité comme un simple « objet » dont on pourrait disposer, au mépris de la vie des écosystèmes des fonds de rivières, point de départ de la biodiversité tant chérie dans les discours. Malgré les promesses des Voies Navigables de France (VNF) les poissons risquent une asphyxie lors des travaux de dragage visant à élargir le chenal de navigation du petit bras de Seine (pour permettre le croisement des barges sur toute la longueur de l’île). Le raclage de 15 000 m3 de boues sédimentaires est annoncé pour avril-novembre 2022, soit en pleine période de ponte, sans que rien ne soit précisé quant au traitement des sédiments pollués (seront-ils juste déversés ailleurs ?). 
    On pointe aussi le risque de fragilisation des berges non empierrées (quai du Moulin et parc Départemental), le déplacement de quelques bateaux-logements qui habitaient les bords du fleuve et une belle dose de techno-surveillance : contrôle de la navigation par vidéosurveillance et drone (annoncée par VNF).

    Un « compostage » des gravats de béton pour « nourrir la terre ». C’est bien ce qui est annoncé : les gravats de béton seront réduits en poussière pour ensuite être réintégrés dans des sols et digérés. Bonne nouvelle ? Cela pourrait constituer une expérience intéressante si le volume de béton à digérer était approprié aux 9 mois annoncés, les champignons risquent l’indigestion ! Il n’existe aucune expérience au long court qui permettent de s’assurer que la végétation future se plaira dans ces terres ainsi nourries. Est-ce vraiment la solution zéro-carbone adéquate ? Combien d’énergie dépensée pour réduire du béton en poussière « digérable » plutôt que le recyclage habituel des gravats dans du béton de construction ? 
    Pourquoi avoir mise en attente la terre de surface végétale, sous bâches, plutôt que de régénérer sur place, durant 4 ans, les futures terres du parc urbain ? 
    D’autant que la Solidéo est prudente et annonce, si l’expérience ne fonctionne pas, de ramener de la terre végétale.. mais par voie navigable, impact zéro-carbone oblige !

    Si l’EQF représente le point le plus haut de l’île (+31m), une interrogation survient tout de même à la vue de RDC pleins, contraignant les éventuelles futures montées et retrait des eaux
    Les dalles fondatrices ont été calculées à partir de la hauteur de crue de 1910 (+28,6m), là où plusieurs spécialistes concordent à dire que la crue centennale sera plus haute qu’en 1910 du fait de l’urbanisation et ce, malgré les bassins de rétention en amont de Paris. 

Dans tous les cas, c’est bien le cadre de vie de tous les habitants qui va être altéré par cette densification subie et subite dans un territoire saturé et de logements et services ne répondant pas vraiment aux besoins de la majorité des habitants actuels.

On aurait pu espérer d’une ville écologiste qu’elle propose de nouvelles manières, sociale et écologique, de « produire la ville ».

En février 2021 :
-aucun visuel ni concertation publique sur le parc paysager sous l’A86, agence Volga.
-Aucun visuel ni concertation publique sur l’aménagement des berges de l’île, agence Volga.
-Projet de la passerelle non communiqué clairement
-Projet de la centrale de mobilité n°2 non communiqué clairement

A CREUSER : On continue la veille !
N’hésitez pas à écrire au collectif « Vigie Île Saint Denis » ou à saccage 2024 pour partager d’autres informations sur les sujets qui vous intéressent
– la notion de « rentable a subventionner en architecture », et autre enquête sur les architectures prévues (quels coûts à long terme ? quid des structures en bois ? est-ce encore des bâtiments à « obsolescence programmée » qui seront moins chers à détruire qu’à rénover ?)
– la poursuite de l’urbanisation au nord de l’A86, après les JO, communiquée sur internet (EQF Philippon et Kalt), la mairie s’était pourtant engagée à ne plus urbaniser.
– les emplois dans l’ESS, qui ont la part belle dans les emplois créés : on espère qu’ils vont durer !
– … etc.

Le Flyer du collectif « Vigilance citoyenne de l’Île Saint Denis » :

Pour suivre ceux et celles qui se mobilisent :

La Vigie Citoyenne de l’Île Saint-Denis, par mail, ou sur le Forum !

 

 

Pour plus d’infos:
Voir nos articles sur ce sujet.

Un futur quartier inhabitable ? La Plaine Saulnier

Le Centre Aquatique Olympique est le seul équipement sportif majeur à construire dans la perspective des Jeux. Complétée par une piscine provisoire et des piscines de moindre envergure servant à l’entraînement des nageurs olympiques, réparties pour innerver le territoire, ces constructions devaient aussi constituer un plan d’accès à la natation pour tous les jeunes du département : c’est l’argument de l’héritage sur lequel les promoteurs des Jeux avaient tant insisté pour faire accepter les projets. 

Or en cours de route, c’est la presse qui, encore une fois, nous apprend qu’on n’y tiendra plus les épreuves de natation qui se dérouleront finalement à l’Arena de la Défense, et que la piscine provisoire qui devait accompagner le CAO à Saint-Denis disparaît par conséquent (décision du 30/09/2020). Disparaît donc aussi l’héritage. Alors on se questionne : Quels aménagements remplaceront cette piscine provisoire ? Des espaces verts ? Des équipements sportifs publics ? 

Non, sur ce site de la ZAC Saulnier seront construits surtout des bureaux, des hôtels, un peu de logements. Or des bureaux, il y en a déjà beaucoup. Sur Plaine Commune il y en a plus de 500 hectares dont 10% inoccupés. Au moment où les confinements amènent à revoir l’organisation du travail, et alors que déjà beaucoup de ces bureaux, à Pleyel même, cherchent des utilisateurs, est-ce bien sérieux ? Quant aux hôtels 3 ou 4 étoiles, alors que la tour Pleyel proposera une offre démultipliée et de luxe, cela révèle une conception très contestable d’une métropole destinée en premier lieu à la finance, au tourisme et au tourisme d’affaires.

Cette fois, le projet est clair (ou sombre, c’est à voir). Mais sur quelle attractivité misent les promoteurs du quartier ? A quoi ressemblera la vie quotidienne des habitant.e.s, sur ces dalles de béton ? Quels seront ses rythmes et ses échanges, sa vie sociale ? A-t-on simplement considéré d’autres façons de faire évoluer cet espace, qu’à coups de grands projets hors-sol ? Non. On dirait plutôt qu’on a balayé d’un revers de la main l’histoire de ces cités anciennes que sont nos villes de banlieue populaire, en les priant de laisser place à un autre mode de vie qui détruit la planète, aseptisent les liens sociaux, reconfigurent les habitudes pour qu’elles rentrent dans des cases.

Extraits du flyer du comité de Vigilance Paris 2024

Pour suivre ceux et celles qui se mobilisent autour de la ZAC Saulnier :

Le comité de vigilance JO 2024 à Saint-Denis sur Facebook et Twitter

 

 

Pour plus d’infos:
Voir nos articles sur ce sujet.

Ni en 2024, Ni jamais : NON au Big Brother Olympique

article publié sur Lundi Matin

Les Jeux Olympiques ne sont pas que les Jeux Olympiques. On sait qu’ils sont l’occasion de se faire beaucoup d’argent pour les organisateurs, les entreprises du BTP, les agences publicitaires, une grande marque de soda, mais jamais pour les États et moins encore pour les peuples. Ils sont aussi une vitrine et l’occasion d’un changement d’échelle des technologies sécuritaires.

Avez-vous déjà fait le lien entre la Loi sécurité globale et les Jeux Olympiques 2024 de Paris ? La Loi de sécurité globale permettrait la reconnaissance faciale, l’utilisation de drones, la détection automatisée des personnes considérées comme « gênantes », l’apparition de policiers « augmentés », la mobilisation importante de la sécurité privée et l’extension de ses prérogatives… En novembre dernier, le ministère de l’intérieur indiquait dans son nouveau Livre blanc que tout cela devra être prêt et autorisé pour que les JO Paris 2024 soient un lieu de promotion et d’amplification des technologies sécuritaires.

Attendons-nous à voir défiler, dans les trois prochaines années, des lois et expérimentations faisant sauter les verrous de ce qui nous protège contre la surveillance et le contrôle policier généralisés et permanents. En attendant que la reconnaissance faciale en temps réel soit autorisée en France, le ministère de la Défense améliore ses produits en les testant à Singapour [1].

Dans l’attente des Jeux Olympiques, les entreprises du high tech et certain·es élu·es piaffent d’impatience. Pour les premiers, ça sera l’occasion de prendre de juteux marchés et pour les seconds, le moyen de contrôler les populations à portée de main.

Pourtant, ces technologies sécuritaires sont intrusives et sources d’erreurs énormes. Elles ne sont en rien nécessaires pour arrêter le terrorisme ou la grande criminalité, mais sont surtout le moyen de contrôler l’ensemble de la population, traitant chacun·e comme un·e potentiel·le criminel·le. Ces technologies ouvrent la porte à tous les fantasmes sécuritaires agités par les marchands de peur, à toute la démagogie d’élu·es jouant aux apprentis sorciers, et elles représentent des profits économiques considérables.

Les JO Paris 2024 vont être l’occasion d’exposer en grandeur nature les chefs d’œuvre de l’industrie sécuritaire française. Évidemment, cela est présenté, de façon mal honnête, comme un moyen efficace de gestion des foules, notamment aux entrées de stade, et donc comme la garantie d’assurer la sécurité. Résultat : ces technologies seront alors banalisées, et rendues possibles pour un usage permanent.

Il ne faut pas s’en étonner : depuis Athènes 2004, les JO sont devenus la plus grande opération sécuritaire en temps de paix avec la mobilisation des dizaines de milliers d’effectifs et ils ont systématiquement servis à pour une militarisation accrue du maintien de l’ordre. De Pékin à Rio en passant par Sotchi, les JO ont été utilisés pour accroître l’emprise du contrôle policier des Etats sur les populations et ainsi, nier les libertés publiques. Ce spectacle mondial présente souvent une formidable opportunité pour la création de nouvelles législations nationales controversées, comme la loi anti conspiration au Japon, la loi sécurité globale en France. Si les JO de Tokyo avaient lieu, ils seraient les premiers Jeux utilisant la reconnaissance faciale. Et Paris 2024 est prêts à reprendre la suite. La reconnaissance faciale, les drones, les caméras piétonnes et l’analyse automatisée d’image, couplées avec un usage toujours plus large du fichage policier des manifestant·es, devenu systématique, n’a d’autre finalité que de nous museler.

Nous, organisations et collectifs signataires, entendons dénoncer l’utilisation de ce type de grands évènements comme vitrine et comme laboratoire grandeur nature de toute technologie sécuritaire, intrusive et attentatoire aux libertés. Nous savons que chaque développement technologique dans le domaine du contrôle n’est ensuite plus jamais remis en cause et que les fameux « garde-fous » dont nos dirigeants se gargarisent ne sont en réalité que des garanties de papier. Une fois mises en œuvre, il sera vain d’espérer qu’un quelconque organisme comme la CNIL par exemple, pourra efficacement en encadrer les usages.

Certains décideurs et promoteurs des JO ont les objectifs politiques et mercantiles d’un projet gravement régressif pour nos droits et nos libertés. Il est encore temps d’arrêter cela.

Premiers Signataires :

Brigade de Solidarité Populaire Aubervilliers Pantin, Conseil Citoyen Saint Denis Centre Ville, DAL, Désobéissance Écolo Paris, Extinction Rebellion Montgeron, Extinction Rebellion Montreuil, Extinction Rebellion Pantin et alentours, Extinction Rebellion Paris Centre, Extinction Rebellion Paris Nord, Extinction Rebellion Val d’Oise, Laboratoire Écologique Zéro Déchet Pantin, La Quadrature du Net, Non aux JO 2024 à Paris, Résistance à l’Agression Publicitaire, Saccage 2024, Youth For Climate Ile de France

[1https://www.franceinter.fr/emissions/secrets-d-info/secrets-d-info-02-janvier-2021

Destruction de jardin ouvriers à Aubervilliers

La piscine d’entrainement prévu a Aubervilliers est espérée par les habitants, celle-ci est prévue sur un parking à proximité du Fort d’Aubervilliers. Parfait. Oui mais… comme le Centre Aquatique Olympique à Saint-Denis, comme la piscine de Marville, tous ces équipements, souvent privés, sont conçus pour un même concept ludique et de loisirs, et surtout permettre une rentabilité immédiate aux groupements de constructeurs et gestionnaires retenus. Et pour installer un solarium et d’autres activités de loisirs on prévoit de détruire 100 jardins ouvriers centenaires à Aubervilliers ! Dans une ville où chaque habitant ne dispose que d’1,30 m² d’espaces verts, contre 10 considérés comme nécessaires !
Encore un autre saccage écologique, une autre dépossession d’un bien commun, d’une histoire commune au profit d’intérêts privés.

Pour suivre ceux et celles qui se mobilisent :

Le site internet du Collectif de Défense des Jardins d’Aubervilliers : https://www.jardinsAubervilliers.fr

Facebook : www.facebook.com/JardinsAubervilliers/
Twitter : https://twitter.com/JardinsAuber
Telegram : https://t.me/Jardinsadefendre
Contacter le collectif par email : jardinpasdengin(@)riseup.net

La pétition : frama.link/JardinsAuber

 

 

Pour plus d’infos:
Voir nos articles sur ce sujet.

Amputation du Parc de la Courneuve

1. Amputation de l’Aire des Vents:

Le Village des Médias aménagement non demandé dans le dossier de candidature par le CIO

Le secteur paysager dit de l’Aire des Vents, qui fait partie du parc Georges Valbon, est déclassé par le Conseil Départemental 93 et bradé aux promoteurs, par décision du 10 décembre 2020.

Auparavant il aura fallu faire modifier le SDRIF, les PLUI des territoires concernés, pour faire passer en zone urbanisable un « Espace Boisé Classé », un « corridor écologique », un « Espace Naturel Sensible » (mentions inscrites au SDRIF) en bordure d’une zone Natura 2000.  Rappelons que le Conseil Economique, Social et Environnemental et la Chambre d’Agriculture Régionale d’ïle-de-France ont porté un avis négatif sur le choix de l’Aire des Vents pour le Village des Médias. Sur ce secteur est prévue la construction de 1300 logements, dont seulement 20% de logements sociaux.

L’argumentaire invoqué par la SOLIDEO en réponse aux contributions citoyennes, est que « L’Aire des Vents ne fait pas partie du parc ! » C’est faux ! L’Aire des Vents est intégrée depuis les années 1950 au Parc de la Courneuve, en rétrocession foncière au Département par l’aéroport du Bourget. La SOLIDEO ajoute que la contrepartie sera davantage d’hectares de verdure grâce à la dépollution et renaturation du Terrain des Essences. Ce site est un ancien terrain militaire très pollué que le CD93 va dépolluer alors même que la dépollution est normalement à la charge du pollueur, donc de l’Etat. Faisons un rapide calcul : si on soustrait du parc Georges Valbon les 27 ha de l’Aire des Vents, déclassé de ses fonctions écologiques, et si on ajoute les 13 ha du site des Essences, on arrive à un déficit de 14 ha d’espaces verts. 

Ce n’est pas un « héritage » mais un « pillage » du patrimoine public et une dépossession d’un bien commun. Les arbres abattus seront replantés : vrai, c’est une obligation, mais à Pierrelaye, soit à 30km de distance !   Il n’est pas question de faire du provisoire : dans une réserve foncière ! 

Le projet du Village des Médias va augmenter la population de Dugny de 40%, avec la construction de tout un nouveau quartier, sans pour autant répondre aux besoins des habitants actuels, avec l’objectif de changer explicitement la population de la commune dans un principe « d’équilibrage » élitaire. La SOLIDEO omet de préciser que ce nouveau quartier est conçu comme un quartier résidentiel haut de gamme qui constituera une première enclave résidentielle au sein d’un parc public. 

Il est scandaleux de voir que le CD93 prétend avoir une politique de plantation de 30 000 arbres sur le département avec son plan canopée, et dans le même temps donne son accord pour abattre des arbres de plus de 50 ans sur l’Aire des Vents ! 

Le projet du Village des Médias ignore totalement la faune et la flore existantes. Il ignore le rôle fondamental de couloir écologique joué par l’Aire des Vents, essentiel à échelle départementale et européenne (directive oiseaux), qui fait lien avec les zones du parc classées Natura 2000, La Pigeonnière et le Vallon écologique. La mise en danger des crapauds calamites et des Blongios nains, animaux emblématiques du Parc qui ont permis son classement Natura 2000 en 2006, est avérée.

Sur les 20 000 journalistes initialement attendus, il n’y en aura finalement que 2000 au vu de la délocalisation des épreuves sportives. 

Par ailleurs, les gares du Grand Paris Express (GPE), censées desservir les lieux d’épreuves olympiques, ne seront finalement pas terminées pour 2024.

Pour résumer, la décision d’aménager le Village des Médias ne sert qu’à entériner la possibilité de vendre et de détruire une partie du Parc Georges Valbon, pour la première fois de son histoire. Les JOP Paris 2024 sont dans ce sens un saccage écologique

2. Amputation du Boulodrome:

UNE VICTOIRE !
On a appris par la presse que après leur voyage au Japon pour les Jeux de Tokyo, le COJO ce serait rendu compte que l’espace prévu pour les épreuves de tir, le terrain des essences, était trop petit. 
Ils ont cru bon de s’étendre sur un espace naturel classé NATURA 2000 du parc de la Courneuve : Le Boulodrome, qui est attenant au terrain des essences.
C’était sans compter sur la mobilisation citoyenne qui a permis de mettre en évidence l’infaisabilité du projet.
Les associations de défense du parc se réjouissent.

 

Pour suivre ceux et celles qui se mobilisent :




Pour plus d’infos:

Voir nos articles sur ce sujet.

Plaquette : Les jardins ouvriers du Fort d’Aubervilliers

Cet article a été rédigé par le Collectif de Défense des Jardins Ouvriers d’Aubervilliers. Il est également disponible en version pdf.

Il ne reste aujourd’hui que 7 hectares de jardins ouvriers sur le Fort. Ils ont connu le Front Populaire, la seconde guerre mondiale et la libération par la division Leclerc, l’industrialisation et la désindustrialisation, mai 68, la construction des grands ensembles, le prolongement de la ligne 7 du métro, les émeutes de 2005, la crise des subprimes, la pandémie de 2020. Survivront-ils aux jeux olympiques de 2024 et à la métropolisation de Paris ?

Du béton, du béton, toujours du béton !

Si nous ne faisons rien : 10 180m2 de jardins ouvriers et 37 000m2 de bois risquent de disparaître sous le béton. Portée par Grand Paris Aménagement (agence de l’état), la ZAC du Fort d’Aubervilliers prévoit de transformer les 36 ha du Fort en un quartier, affiché comme « Écoquartier » où vont se construire 2 000 logements sur 226 000m2, et 50 000 m2 de locaux d’activités et de commerces, une piscine d’entraînement olympique et une gare du Grand Paris Express.

Au total, c’est 1,5 million de tonnes de béton qui vont être coulés sur le Fort d’Aubervilliers pour construire cet « Écoquartier ».

Projet Olympien

Premier chantier programmé pour la destruction des jardins : une piscine prévue comme base d’entraînement des nageurs olympiques de Paris 2024. La nécessité d’un équipement aquatique à Aubervilliers n’est pas remise en cause, il sera utile aux scolaires et aux habitants des environs. La partie piscine ne pose pas de problème, elle est implantée à l’emplacement d’un parking existant. Seule une extension, vient détruire inutilement les jardins ouvriers.

Ainsi, il y est prévu «un espace de fitness et de cardio-training ainsi qu’un village finlandais comportant saunas et hammams, et un solarium minéral». Cette partie est implantée au sein du périmètre des jardins, alors qu’elle pourrait facilement être déplacée sur la toiture de la piscine.

C’est une évidence, la piscine olympique s’implante facilement sur ce terrain déjà artificialisé. D’autres piscines olympiques comme celles de Barcelone et d’Athènes tiendraient facilement sur ce parking sans détruire un micropouce de ces jardins.Détruire les jardins et les bois du fort d’Aubervilliers est-il légal ?

En 2013, le Fort d’Aubervilliers, ses bois et ses jardins ouvriers, sont identifiés comme un espace vert d’intérêt régional et un espace à préserver s’agissant des jardins familiaux. Le schéma directeur régional d’Île-de-France (SDRIF), document opposable, élaboré par la Région et par l’Etat, protège les jardins familiaux du Fort pour lesquels il précise : « Il convient de pérenniser la vocation des espaces verts publics existants, de valoriser les espaces ouverts privés insérés dans la ville dense, d’optimiser l’ensemble des fonctions ou des services que rendent ces espaces. » Le SDRIF prescrit aussi de préserver et de valoriser les espaces boisés et naturels de la couronne boisée du Fort : « Une attention toute particulière doit être portée à la préservation des espaces boisés et naturels dans les communes comprenant des secteurs déficitaires en espaces verts publics ou disposant de moins de 10% en superficie d’espaces agricoles, boisés, naturels et d’espaces ouverts urbains. »

Une destruction en catimini

Le projet de destruction des jardins et des bois est sur les rails depuis de nombreuses années mais la Mairie d’Aubervilliers, Plaine Commune et Grand Paris Aménagement se sont toujours voulus rassurants :

  • Le projet de ZAC déposé à la Préfecture par Grand Paris Aménagement et approuvé par le Préfet en 2018 prévoit de préserver intégralement les surfaces boisées et les jardins.
  • Lors des enquêtes publiques à chaque question sur les jardins Plaine Commune et Grand Paris Aménagement ont clamé que les jardins seraient préservés des aménagements urbains à venir.
  • L’ancienne Maire d’Aubervilliers Mériem Derkaoui a signé le marché de Spie Batignolles pour la construction de la piscine, dans une totale opacité le 30 juin 2020, au lendemain de sa défaite aux élections municipales.

Un site irremplaçable et indispensable

La ville d’Aubervilliers compte 1,42 m2 d’espaces verts par habitant. L’objectif de la Région, comme celle de l’OMS est de 10 m2 d’espaces verts par habitant.

La préservation des Jardins Ouvriers est indispensable :

  • Pour leur production légumière et fruitière, la résilience alimentaire et l’agriculture urbaine de la Métropole. Cette production vivrière est aujourd’hui indispensable à certaines familles cultivant les jardins ;
  • Pour la gestion durable de l’eau, la gestion des crues et des inondations, l’infiltration des pluies importantes et la recharge des nappes d’eau souterraines. Les fossés du Fort sont reconnus comme une des rares zones humides du territoire ;
  • Pour la biodiversité, le Fort est un refuge pour plusieurs dizaines d’espèces menacées (insectes pollinisateurs, hérissons, oiseaux…). Les hérissons hibernent régulièrement dans les jardins familiaux et 36 espèces d’oiseaux dont 22 espèces protégées nichent dans les arbres du Fort.
  • Pour la régulation des températures en été : avec le réchauffement climatique, les canicules vont rendre la ville invivable, ( effet îlot de chaleur urbain ), et la présence végétale peut réduire considérablement ce phénomène.
  • Pour l’absorption du CO2 contre le dérèglement du climat : les 450 arbres fruitiers des jardins, les milliers d’arbres du Fort et les sols de pleine terre absorbent des centaines de tonnes de CO2 chaque année.
  • Pour les liens sociaux créés par les jardins, l’entraide entre les jardinier.es. Mais aussi le service gratuit de maintien et d’entretien de cette végétation urbaine. Pour cette activité paisible et bénéfique pour toutes et tous : “Je ne prends pas d’anxiolytique, je n’en ai pas besoin, j’ai un jardin.” disait un jardinier.

POUR ALLER PLUS LOIN

Le site internet du Collectif de Défense des Jardins d’Aubervilliers : https://www.jardinsAubervilliers.fr

Facebook : www.facebook.com/JardinsAubervilliers/
Twitter : www.twitter.com/ColJardinsAuber
Contacter le collectif par email : jardinpasdengin(@)riseup.net

La pétition : frama.link/JardinsAuber

La construction de l’échangeur Pleyel : un projet indécent

Le réaménagement de l’échangeur autoroutier sur l’A86 au niveau du quartier Pleyel

Il s’agit d’un projet antérieur porté par la Direction des Routes d’Île de France (DIRIF), mais boosté en urgence par la manne financière escomptée des JOP Paris 2024, prétextant la sécurité et l’efficacité du déplacement des athlètes et de certaines délégations entre le Village Olympique et Paralympique, le Stade de France et le Village des Médias.

Ce projet a déjà été modifié, en principe pour mieux répondre aux contestations des habitants. Cependant il reste figé dans un cadre financier et organisationnel défini par l’État et les organisateurs des Jeux. 

Les conséquences de ce projet sont particulièrement graves ! L’échangeur tel qu’il est conçu constitue un autre saccage, en termes de santé publique, et un véritable danger pour les habitants, notamment pour les 600 enfants du groupe scolaire Pleyel – Anatole France pris en étau entre des voies de circulation démultipliées. L’insertion des bretelles au cœur du quartier Pleyel constituera un doublement de trafic (de 10 000 à 20 000 véhicules/jour) et une augmentation de la pollution atmosphérique et sonore, pour ne rien dire du danger que représentent ces voies à traverser quotidiennement.

Les ersatz de solutions proposées par la DIRIF (rangées d’arbres, éloignement de quelques mètres, voitures moins polluantes en particules fines à l’avenir, Zone à Faible Émission…) ne changent pas radicalement la situation.

En réponse au recours contentieux déposé devant la Cour Administrative d’Appel de Paris, début 2020, par la Fédération de Parents d’Élèves de la Seine-Saint-Denis, l’association Vivre à Pleyel et des requérant.e.s à titre individuel, le principal argument opposé est que ce projet est « d’ intérêt général majeur », et ce malgré la reconnaissance de l’augmentation de la pollution et du danger pour la santé des enfants. Autrement dit, l’argent compte plus que nos enfants et notre santé !

Quelques liens pour mieux comprendre:

 
 

Pour suivre celles et ceux qui se mobilisent :

 

Pour plus d’infos:
Voir nos articles sur ce sujet.

 

Prétextes à l’extension de la surveillance et du contrôle policier

Un certain nombre de dispositions sécuritaires vont être mises en place dans la phase des JOP Paris 2024 et après. C’est au nom de la sécurité que les habitantes et habitants vont être placés dans une situation de contrôle permanent, de privation des libertés, qui les empêchera d’exprimer toute forme de contestation. Comment pourrons-nous conserver ces formes de vivre-ensemble indispensables que nous connaissons ?

Pour suivre ceux et celles qui se mobilisent :

 

Pour plus d’infos:
Voir nos articles sur ce sujet.