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J.A.D Jardins à Défendre
Retrouvez sur le site Nonbi.fr un podcast enregistré sur la JAD.
L’Île Saint-Denis, un écoquartier pas si éco !
L’Île Saint Denis est une petite commune du 93. Sur une partie de l’île devrait atterrir une partie du futur « Village des Athlètes », nommée sympathiquement « écoquartier fluvial de l’Île Saint Denis », sous maîtrise d’ouvrage de la SEM-Plaine Commune Développement. Nous partageons dans cet article des points d’alertes ou d’inquiétudes issues d’observations menées par la vigie citoyenne Île Saint Denis.
Sur l’île St-Denis plusieurs années de chantiers doivent aboutir à :
- 22 hectares (soit 28 terrains de foot:) aménagés sur une ancienne friche
- 300 logements familiaux dont 90 logements sociaux et 26 en Accession sociale – CAPS
- 126 studios étudiants + un restaurant
- un hôtel Accord Hôtel de 135 chambres
- une base nautique + un restaurant géré par la fondation Léo Lagrange
- une Cité des Arts gérée par le 6B, Sinny & Ooko et Legendre XP
- un immeuble de 8 étages de bureaux (10 000 m²) destiné à l’économie dite « fluviale ».
- un petit parc public de 1,5 hectares, sous une autoroute (la fameuse A86)
Les petites et grandes sources d’inquiétude identifiées pour le moment
Nous vous invitons à participer à toutes les recherches et documentations qui vous tiennent à cœur, afin de préciser et étayer nos recherches, rendez vous sur notre forum.
- Une densification subite inappropriée :Si l’Ecoquartier Fluvial-EQF aurait été de toute façon construit, avec ou sans les JOP, cela accélère sa construction et ne présage aucunes garanties quant à l’attribution du label définitif d’écoquartier, 3 ans après sa livraison (2026 et 2029).
La maîtrise d’ouvrage par Plaine Commune, alors que le reste du Village des Athlètes est sous MO Solideo, met un peu « à part » le mode consultatif (absent) et la communication des chantiers. La charte de la SEM Plaine Commune promet un prix de vente en 2026 maîtrisé à 3500€/m² alors que c’est déjà le prix de l’ancien en 2020 et que le neuf se vend à plus de 4000€.
Comme partout, c’est une densification d’un bloc, sur un territoire déjà saturé : les routes, la mairie et les services ne peuvent déjà pas faire face aux besoins actuels de la ville (poste, CCAS, écoles, médecins, commerces, services jeunesse et sports, police, circulations et stationnement…). Pourtant, les élus locaux se félicitent d’accueillir 1000 habitants et 500 travailleurs ou visiteurs en plus.
Dans quelles conditions ?
- L’augmentation des inégalités urbaines :
Pourquoi continuer de saccager nos territoires en agglutinant des gens sans accompagner et faciliter le vivre ensemble ? La phase 1 de l’EQF, déjà livrée, révèle bien des déceptions pour ses habitants : quartier isolé, entre-soi, stigmatisation et cambriolages, géothermie représentant un coût trop important pour les ménages, rejet des logements sociaux, malfaçons des bâtiments, ilôts de chaleur, problèmes de stationnement…
Tous les bâtiments ont déposé des recours contre leur promoteur. Et pourtant, il faudra construire encore plus vite ceux de 2024 !
Les bâtiments seront d’une densité inappropriée à l’île, très serrés, de 30m de haut faisant disparaître le lien à la Seine, à l’horizon.
Ils sont construits de plus en plus proche de l’autoroute 86, exposés aux microparticules et nuisances sonores. Le mur anti-bruit n’étant pas prévu sur la Seine, le couloir de bruit, ni sur le versant Nord de l’A86.
Qui ira vraiment faire un pique-nique ou jouer avec ses enfants dans un parc sous une autoroute ?
Ces transformations très rapides vont vraisemblablement augmenter les tensions sociales déjà visibles entre les quartiers.
La solution que propose la ville, outre le fait d’orienter les nouveaux habitants vers Pleyel et St-Ouen, est la vidéo-surveillance, qui sera accrue pendant la phase JOP et doublée de sociétés privées de sécurité, de drônes et probablement de reconnaissance faciale pendant les jeux.
Est-ce que ces Jeux Olympiques et Paralympique seront vraiment bénéfiques pour notre jeunesse ?
On sait déjà que les promesses de création d’emploi sont à nuancer fortement.
Le département est déjà très touché par le trafic de drogue et la prostitution, on sait que les JO viennent accentuer ces phénomènes : quel accélérateur d’Histoire voulons nous ?
- Un héritage incertain:
Cela laissera en héritage des lieux publics gérés par des sociétés/fondations privées : Cité des Arts, base nautique. On attend de connaître les conditions de locations et d’abonnements et espérons que les habitants pourront y accéder gratuitement et librement. On regrette aussi que les milliards des JOP ne permettent toujours pas l’aménagement d’une piste cyclable pour les 2/3 de la ville, alors qu’elle en prévoit une nouvelle qui reliera l’Ecoquartier Fluvial au centre-ville, à St-Ouen et Pleyel. On ne pourra toujours pas se rendre au collège ou au Parc Départemental à vélo en sécurité.
On a déjà relevé des conflits d’intérêts des marchés publics : les entreprises ESS proches du maire sont partenaires des JOP, le promoteur Legendre Construction est mécène du Festival de St Denis, Dubrac BTP directeur de Plaine Commune Entreprise et de l’Office de tourisme, sa femme directrice du syndic SabImmo qui gère l’écoquartier fluvial Phase 1 et présidente de la Chambre du Commerce et de l’Industrie 93…
- L’altération des milieux vivants de nombreuses espèces :
L’île est située en plein couloir migratoire, entourée par le fleuve et proche des zones de conservation « Natura 2000 ». Dans cette zone où les écosystèmes sont déjà malmenés par l’urbanisation, les friches de végétations spontanées abritaient des espèces dont certaines protégées : hérisson d’Europe, martin pécheur, héron cendré, grand cormoran, pipistrelles. Le rapport de Risques effectué par la Solidéo les mentionne correctement.
Mais qu’importe…
Plusieurs hauts immeubles entièrement vitrés sont prévus (et un déjà livré), les vitres sans teinte ou sérigraphies sont des pièges sur lesquelles les oiseaux s’écrasent. (cf ASPAS).
Quant aux arbres presque centenaires, ils sont considérés comme des poteaux, contraignant l’urbanisation. Ce sont 10 platanes historiques des berges, classé au Plan Canopée départemental 2020 comme « alignement remarquable » qui sont abattus sur 100m pour faire passer une passerelle piéton-bus de 16m afin d’aller prendre le métro à Pleyel en 2026 (et de permettre aux athlètes d’aller à leur cantine). Principal argument de vente des logements : « à 15 minutes de Pleyel ». La rue centrale de l’EQF est trop étroite pour la croissance de grands arbres, refuge de la biodiversité, ce seront donc des essences gardées « mini » qui seront plantées, créant une ombre de piètre qualité et perpétuant les îlots de chaleurs déjà présent dans l’EQF, et puis… la vue sur Seine vaut plus cher que des arbres qui la cache.
Le fleuve est traité comme un simple « objet » dont on pourrait disposer, au mépris de la vie des écosystèmes des fonds de rivières, point de départ de la biodiversité tant chérie dans les discours. Malgré les promesses des Voies Navigables de France (VNF) les poissons risquent une asphyxie lors des travaux de dragage visant à élargir le chenal de navigation du petit bras de Seine (pour permettre le croisement des barges sur toute la longueur de l’île). Le raclage de 15 000 m3 de boues sédimentaires est annoncé pour avril-novembre 2022, soit en pleine période de ponte, sans que rien ne soit précisé quant au traitement des sédiments pollués (seront-ils juste déversés ailleurs ?).
On pointe aussi le risque de fragilisation des berges non empierrées (quai du Moulin et parc Départemental), le déplacement de quelques bateaux-logements qui habitaient les bords du fleuve et une belle dose de techno-surveillance : contrôle de la navigation par vidéosurveillance et drone (annoncée par VNF).
Un « compostage » des gravats de béton pour « nourrir la terre ». C’est bien ce qui est annoncé : les gravats de béton seront réduits en poussière pour ensuite être réintégrés dans des sols et digérés. Bonne nouvelle ? Cela pourrait constituer une expérience intéressante si le volume de béton à digérer était approprié aux 9 mois annoncés, les champignons risquent l’indigestion ! Il n’existe aucune expérience au long court qui permettent de s’assurer que la végétation future se plaira dans ces terres ainsi nourries. Est-ce vraiment la solution zéro-carbone adéquate ? Combien d’énergie dépensée pour réduire du béton en poussière « digérable » plutôt que le recyclage habituel des gravats dans du béton de construction ?
Pourquoi avoir mise en attente la terre de surface végétale, sous bâches, plutôt que de régénérer sur place, durant 4 ans, les futures terres du parc urbain ?
D’autant que la Solidéo est prudente et annonce, si l’expérience ne fonctionne pas, de ramener de la terre végétale.. mais par voie navigable, impact zéro-carbone oblige !
Si l’EQF représente le point le plus haut de l’île (+31m), une interrogation survient tout de même à la vue de RDC pleins, contraignant les éventuelles futures montées et retrait des eaux.
Les dalles fondatrices ont été calculées à partir de la hauteur de crue de 1910 (+28,6m), là où plusieurs spécialistes concordent à dire que la crue centennale sera plus haute qu’en 1910 du fait de l’urbanisation et ce, malgré les bassins de rétention en amont de Paris.
Dans tous les cas, c’est bien le cadre de vie de tous les habitants qui va être altéré par cette densification subie et subite dans un territoire saturé et de logements et services ne répondant pas vraiment aux besoins de la majorité des habitants actuels.
On aurait pu espérer d’une ville écologiste qu’elle propose de nouvelles manières, sociale et écologique, de « produire la ville ».
En février 2021 :
-aucun visuel ni concertation publique sur le parc paysager sous l’A86, agence Volga.
-Aucun visuel ni concertation publique sur l’aménagement des berges de l’île, agence Volga.
-Projet de la passerelle non communiqué clairement
-Projet de la centrale de mobilité n°2 non communiqué clairement
A CREUSER : On continue la veille !
N’hésitez pas à écrire au collectif « Vigie Île Saint Denis » ou à saccage 2024 pour partager d’autres informations sur les sujets qui vous intéressent
– la notion de « rentable a subventionner en architecture », et autre enquête sur les architectures prévues (quels coûts à long terme ? quid des structures en bois ? est-ce encore des bâtiments à « obsolescence programmée » qui seront moins chers à détruire qu’à rénover ?)
– la poursuite de l’urbanisation au nord de l’A86, après les JO, communiquée sur internet (EQF Philippon et Kalt), la mairie s’était pourtant engagée à ne plus urbaniser.
– les emplois dans l’ESS, qui ont la part belle dans les emplois créés : on espère qu’ils vont durer !
– … etc.
Le Flyer du collectif « Vigilance citoyenne de l’Île Saint Denis » :
Pour suivre ceux et celles qui se mobilisent :
La Vigie Citoyenne de l’Île Saint-Denis, par mail, ou sur le Forum !
Pour plus d’infos:
Voir nos articles sur ce sujet.
L’appel du collectif Saccage 2024
Nous appelons toutes les personnes et collectifs en colère contre ces saccages à s’organiser pour défendre nos territoires, à se fédérer et à user de la stratégie qu’elle souhaite pour résister.
Nous y étions : le 6 février 2021, devant l’Hôtel de Ville de Paris et malgré la pluie battante, plusieurs centaines de personnes se sont réunies dans le froid à notre invitation, devant les bureaux de la maire de Paris qui est l’une des figures politiques des Jeux Olympiques de 2024.
Ce rassemblement, c’était notre appel. Un appel à résister aux saccages qu’imposent un grand événement comme les JO 2024, événement apparemment heureux et convivial mais qui dans les faits, est surtout synonyme de gros profits et de transformations urbaines ravageuses. Des voix se sont faites entendre pour la première fois au cœur de Paris, car nous savons qu’il est important de nommer les lieux de pouvoirs et les têtes pensantes de ces projets. La mairie de Paris en est l’un de ces lieux symboliques et il y en a d’autres.
On sait bien que l’urbanisme est un casse-tête d’acteurs, qui décident à distance du « futur » d’espaces qu’ils ne connaissent ni n’habitent pas. On sait bien que les calendriers et les processus politiques sont la plupart du temps opaques, et rendent la mobilisation très difficile et donnent le sentiment d’avoir toujours un temps de retard (parfois des années). On sait bien qu’il manque, pour l’instant, d’un mouvement de masse pour se défendre face à cela. C’est justement dans cet esprit que nous avons rédigé cet appel à se réemparer des questions qui concernent nos espaces de vie, à ne pas laisser faire les projets dictés par en haut et qui nous méprisent.
–Extraits –
« Ces JO2024 ne sont que la pédale d’accélérateur qui manquait pour imposer les projets du Grand Paris. Nous sommes dépossédé-es des moyens de décider collectivement de ce qui nous entoure, pendant que les bénéficiaires de la spéculation immobilière frémissent d’impatience, avec le soutien et l’encadrement de l’état. »
« Dans la catastrophe écologique et sociale que nous vivons, décider de poursuivre ces projets gigantesques et inutiles est criminel »
« Face a ces saccages économiques, écologiques, sociaux, démocratiques, nous continuerons de résister : contre chaque litre de béton coulé, chaque mensonge de la Solideo, chaque parcelle d’espace publique privatisée, chaque personne expulsée, chaque intrusion sécuritaire dans nos lieux de vie.
Nous appelons toutes les personnes et collectifs en colère contre ces saccages à s’organiser pour défendre nos territoires, à se fédérer et à user de la stratégie qu’elle souhaite pour résister.
Nous appelons toutes les personnes et collectifs qui y aspirent à nous aider à imaginer et créer des évènements sportifs festifs et à taille humaine, réellement écologiques et populaires. »
–Le texte complet-
Un futur quartier inhabitable ? La Plaine Saulnier
Le Centre Aquatique Olympique est le seul équipement sportif majeur à construire dans la perspective des Jeux. Complétée par une piscine provisoire et des piscines de moindre envergure servant à l’entraînement des nageurs olympiques, réparties pour innerver le territoire, ces constructions devaient aussi constituer un plan d’accès à la natation pour tous les jeunes du département : c’est l’argument de l’héritage sur lequel les promoteurs des Jeux avaient tant insisté pour faire accepter les projets.
Or en cours de route, c’est la presse qui, encore une fois, nous apprend qu’on n’y tiendra plus les épreuves de natation qui se dérouleront finalement à l’Arena de la Défense, et que la piscine provisoire qui devait accompagner le CAO à Saint-Denis disparaît par conséquent (décision du 30/09/2020). Disparaît donc aussi l’héritage. Alors on se questionne : Quels aménagements remplaceront cette piscine provisoire ? Des espaces verts ? Des équipements sportifs publics ?
Non, sur ce site de la ZAC Saulnier seront construits surtout des bureaux, des hôtels, un peu de logements. Or des bureaux, il y en a déjà beaucoup. Sur Plaine Commune il y en a plus de 500 hectares dont 10% inoccupés. Au moment où les confinements amènent à revoir l’organisation du travail, et alors que déjà beaucoup de ces bureaux, à Pleyel même, cherchent des utilisateurs, est-ce bien sérieux ? Quant aux hôtels 3 ou 4 étoiles, alors que la tour Pleyel proposera une offre démultipliée et de luxe, cela révèle une conception très contestable d’une métropole destinée en premier lieu à la finance, au tourisme et au tourisme d’affaires.
Cette fois, le projet est clair (ou sombre, c’est à voir). Mais sur quelle attractivité misent les promoteurs du quartier ? A quoi ressemblera la vie quotidienne des habitant.e.s, sur ces dalles de béton ? Quels seront ses rythmes et ses échanges, sa vie sociale ? A-t-on simplement considéré d’autres façons de faire évoluer cet espace, qu’à coups de grands projets hors-sol ? Non. On dirait plutôt qu’on a balayé d’un revers de la main l’histoire de ces cités anciennes que sont nos villes de banlieue populaire, en les priant de laisser place à un autre mode de vie qui détruit la planète, aseptisent les liens sociaux, reconfigurent les habitudes pour qu’elles rentrent dans des cases.
–Extraits du flyer du comité de Vigilance Paris 2024
Pour suivre ceux et celles qui se mobilisent autour de la ZAC Saulnier :
Le comité de vigilance JO 2024 à Saint-Denis sur Facebook et Twitter
Pour plus d’infos:
Voir nos articles sur ce sujet.
Destruction de jardin ouvriers à Aubervilliers
La piscine d’entrainement prévu a Aubervilliers est espérée par les habitants, celle-ci est prévue sur un parking à proximité du Fort d’Aubervilliers. Parfait. Oui mais… comme le Centre Aquatique Olympique à Saint-Denis, comme la piscine de Marville, tous ces équipements, souvent privés, sont conçus pour un même concept ludique et de loisirs, et surtout permettre une rentabilité immédiate aux groupements de constructeurs et gestionnaires retenus. Et pour installer un solarium et d’autres activités de loisirs on prévoit de détruire 100 jardins ouvriers centenaires à Aubervilliers ! Dans une ville où chaque habitant ne dispose que d’1,30 m² d’espaces verts, contre 10 considérés comme nécessaires !
Encore un autre saccage écologique, une autre dépossession d’un bien commun, d’une histoire commune au profit d’intérêts privés.
Pour suivre ceux et celles qui se mobilisent :
Le site internet du Collectif de Défense des Jardins d’Aubervilliers : https://www.jardinsAubervilliers.fr
Facebook : www.facebook.com/JardinsAubervilliers/
Twitter : https://twitter.com/JardinsAuber
Telegram : https://t.me/Jardinsadefendre
Contacter le collectif par email : jardinpasdengin(@)riseup.net
La pétition : frama.link/JardinsAuber
Pour plus d’infos:
Voir nos articles sur ce sujet.
Amputation du Parc de la Courneuve
1. Amputation de l’Aire des Vents:
Le Village des Médias aménagement non demandé dans le dossier de candidature par le CIO
Le secteur paysager dit de l’Aire des Vents, qui fait partie du parc Georges Valbon, est déclassé par le Conseil Départemental 93 et bradé aux promoteurs, par décision du 10 décembre 2020.
Auparavant il aura fallu faire modifier le SDRIF, les PLUI des territoires concernés, pour faire passer en zone urbanisable un « Espace Boisé Classé », un « corridor écologique », un « Espace Naturel Sensible » (mentions inscrites au SDRIF) en bordure d’une zone Natura 2000. Rappelons que le Conseil Economique, Social et Environnemental et la Chambre d’Agriculture Régionale d’ïle-de-France ont porté un avis négatif sur le choix de l’Aire des Vents pour le Village des Médias. Sur ce secteur est prévue la construction de 1300 logements, dont seulement 20% de logements sociaux.
L’argumentaire invoqué par la SOLIDEO en réponse aux contributions citoyennes, est que « L’Aire des Vents ne fait pas partie du parc ! » C’est faux ! L’Aire des Vents est intégrée depuis les années 1950 au Parc de la Courneuve, en rétrocession foncière au Département par l’aéroport du Bourget. La SOLIDEO ajoute que la contrepartie sera davantage d’hectares de verdure grâce à la dépollution et renaturation du Terrain des Essences. Ce site est un ancien terrain militaire très pollué que le CD93 va dépolluer alors même que la dépollution est normalement à la charge du pollueur, donc de l’Etat. Faisons un rapide calcul : si on soustrait du parc Georges Valbon les 27 ha de l’Aire des Vents, déclassé de ses fonctions écologiques, et si on ajoute les 13 ha du site des Essences, on arrive à un déficit de 14 ha d’espaces verts.
Ce n’est pas un « héritage » mais un « pillage » du patrimoine public et une dépossession d’un bien commun. Les arbres abattus seront replantés : vrai, c’est une obligation, mais à Pierrelaye, soit à 30km de distance ! Il n’est pas question de faire du provisoire : dans une réserve foncière !
Le projet du Village des Médias va augmenter la population de Dugny de 40%, avec la construction de tout un nouveau quartier, sans pour autant répondre aux besoins des habitants actuels, avec l’objectif de changer explicitement la population de la commune dans un principe « d’équilibrage » élitaire. La SOLIDEO omet de préciser que ce nouveau quartier est conçu comme un quartier résidentiel haut de gamme qui constituera une première enclave résidentielle au sein d’un parc public.
Il est scandaleux de voir que le CD93 prétend avoir une politique de plantation de 30 000 arbres sur le département avec son plan canopée, et dans le même temps donne son accord pour abattre des arbres de plus de 50 ans sur l’Aire des Vents !
Le projet du Village des Médias ignore totalement la faune et la flore existantes. Il ignore le rôle fondamental de couloir écologique joué par l’Aire des Vents, essentiel à échelle départementale et européenne (directive oiseaux), qui fait lien avec les zones du parc classées Natura 2000, La Pigeonnière et le Vallon écologique. La mise en danger des crapauds calamites et des Blongios nains, animaux emblématiques du Parc qui ont permis son classement Natura 2000 en 2006, est avérée.
Sur les 20 000 journalistes initialement attendus, il n’y en aura finalement que 2000 au vu de la délocalisation des épreuves sportives.
Par ailleurs, les gares du Grand Paris Express (GPE), censées desservir les lieux d’épreuves olympiques, ne seront finalement pas terminées pour 2024.
Pour résumer, la décision d’aménager le Village des Médias ne sert qu’à entériner la possibilité de vendre et de détruire une partie du Parc Georges Valbon, pour la première fois de son histoire. Les JOP Paris 2024 sont dans ce sens un saccage écologique.
2. Amputation du Boulodrome:
UNE VICTOIRE !
On a appris par la presse que après leur voyage au Japon pour les Jeux de Tokyo, le COJO ce serait rendu compte que l’espace prévu pour les épreuves de tir, le terrain des essences, était trop petit.
Ils ont cru bon de s’étendre sur un espace naturel classé NATURA 2000 du parc de la Courneuve : Le Boulodrome, qui est attenant au terrain des essences.
C’était sans compter sur la mobilisation citoyenne qui a permis de mettre en évidence l’infaisabilité du projet.
Les associations de défense du parc se réjouissent.
Pour suivre ceux et celles qui se mobilisent :
-
- Le MNLE 93, et sur Facebook
- le collectif « Notre Parc n’est pas a vendre » sur Facebook et Twitter
Pour plus d’infos:
Voir nos articles sur ce sujet.
La construction de l’échangeur Pleyel : un projet indécent
Le réaménagement de l’échangeur autoroutier sur l’A86 au niveau du quartier Pleyel
Il s’agit d’un projet antérieur porté par la Direction des Routes d’Île de France (DIRIF), mais boosté en urgence par la manne financière escomptée des JOP Paris 2024, prétextant la sécurité et l’efficacité du déplacement des athlètes et de certaines délégations entre le Village Olympique et Paralympique, le Stade de France et le Village des Médias.
Ce projet a déjà été modifié, en principe pour mieux répondre aux contestations des habitants. Cependant il reste figé dans un cadre financier et organisationnel défini par l’État et les organisateurs des Jeux.
Les conséquences de ce projet sont particulièrement graves ! L’échangeur tel qu’il est conçu constitue un autre saccage, en termes de santé publique, et un véritable danger pour les habitants, notamment pour les 600 enfants du groupe scolaire Pleyel – Anatole France pris en étau entre des voies de circulation démultipliées. L’insertion des bretelles au cœur du quartier Pleyel constituera un doublement de trafic (de 10 000 à 20 000 véhicules/jour) et une augmentation de la pollution atmosphérique et sonore, pour ne rien dire du danger que représentent ces voies à traverser quotidiennement.
Les ersatz de solutions proposées par la DIRIF (rangées d’arbres, éloignement de quelques mètres, voitures moins polluantes en particules fines à l’avenir, Zone à Faible Émission…) ne changent pas radicalement la situation.
En réponse au recours contentieux déposé devant la Cour Administrative d’Appel de Paris, début 2020, par la Fédération de Parents d’Élèves de la Seine-Saint-Denis, l’association Vivre à Pleyel et des requérant.e.s à titre individuel, le principal argument opposé est que ce projet est « d’ intérêt général majeur », et ce malgré la reconnaissance de l’augmentation de la pollution et du danger pour la santé des enfants. Autrement dit, l’argent compte plus que nos enfants et notre santé !
Quelques liens pour mieux comprendre:
- Communiqué : Moins de voitures et plus de verdure autour du groupe scolaire Pleyel – Anatole France (Saint-Denis) sur le site de la FCPE93
- Conférence: La pollution de l’air à proximité des établissements scolaires sur le site de la FCPE93
- Capsule Vidéo Ecoles Emprisonnées – Imprisoned Schools par Pauline Blanchet
Pour suivre celles et ceux qui se mobilisent :
- L’association « PLEYEL À VENIR«
- La FCPE 93 et sur Facebook
- Le comité de vigilance JO 2024 à Saint-Denis sur Facebook et Twitter
Pour plus d’infos:
Voir nos articles sur ce sujet.
Prétextes à l’extension de la surveillance et du contrôle policier
Un certain nombre de dispositions sécuritaires vont être mises en place dans la phase des JOP Paris 2024 et après. C’est au nom de la sécurité que les habitantes et habitants vont être placés dans une situation de contrôle permanent, de privation des libertés, qui les empêchera d’exprimer toute forme de contestation. Comment pourrons-nous conserver ces formes de vivre-ensemble indispensables que nous connaissons ?
Pour suivre ceux et celles qui se mobilisent :
- La quadrature du net
- le collectif « Non au J.O », sur Twitter
Pour plus d’infos:
Voir nos articles sur ce sujet.
Toxic Tour #1 – Carrefour Pleyel
Le mardi 17 novembre 2020, répondant à l’appel contre la réintoxication du monde, différentes associations, collectifs et habitant-es ont convergé pour le premier « Toxic Tour » de Saccage2024. Nous avons choisi de mettre en lumière ce qui se prépare à Carrefour Pleyel : un diffuseur autoroutier construit juste au-dessus du groupe scolaire Pleyel-Anatole France, dans le but désormais explicite de desservir le Village des sportifs non loin d’ici ; un foyer de travailleurs migrants expulsés sans solution de relogement satisfaisante pour construire ce Village Olympique.
Nous nous sommes donc retrouvé-es pour une manifestation partant de Mairie de Saint-Ouen, passant par le foyer Adef en procédure d’expulsion, et finissant devant la tour Pleyel, juste à côté du groupe scolaire Pleyel-Anatole France. Nous étions environ 150 personnes, dans une ambiance conviviale notamment grâce à la Batucada « Bloco Verde » qui nous a accompagné tout le long du parcours. Des prises de parole de personnes concernées par ces saccages ont été organisées à plusieurs étapes de la manifestation pour mieux informer sur ces chantiers et leurs conséquences. Sensibilisation par le « voir », informations d’intérêt général, rencontres, relai médiatique… une première action qui nous a donné l’énergie pour la seconde étape du Toxic Tour ! Les saccages des JO 2024 ne s’imposeront pas sans résistance !
Et voici le tract d’appel :
Saccage2024 : Les JO pour Paris, les dégâts pour la Seine-Saint-Denis
Manifestons contre la ré-intoxication du monde.
A l’appel d’une large coalition de collectif locaux, manifestons contre les projets de bétonisation et la spéculation immobilière du projet olympique.
Le 17 novembre, 15h30 à Mairie de Saint-Ouen
À la sortie du premier confinement, une initiative nationale “contre la réintoxication du monde” a été impulsée par une large coalition. L’idée est de résister sur les lieux qui sont menacés par des projets socialement et écologiquement dangereux. Une nouvelle date a été fixée le 17 novembre, et les collectifs locaux mobilisés contre les dégâts des JOP de Paris 2024 se rassemblent pour manifester.
Ces JOP s’appellent Paris2024. Pourtant, c’est bien en Seine Saint-Denis qu’ils auront lieu. «L’héritage local» de ces investissements gigantesques dont se vantent les promoteurs des JOP (quelques équipements collectifs) cache une longue liste de destructions, de pollutions, d’expulsions et de spéculations. Tout ça avec une absence totale de démocratie dans les processus de transformation urbaine!
Les JOP servent avant tout aux aménageurs étatiques et aux promoteurs privés pour faire avancer leurs projets de bétonisation et accélérer la mise en œuvre du Grand Paris. Derrière un habillage vert, la réalité c’est :
- Un diffuseur autoroutier de l’A86 complet à 5 bretelles à proximité immédiate du groupe scolaire Pleyel-Anatole France, mettant en danger la santé et la sécurité de près de 700 élèves âgé.es de 3 à 12 ans.
- + de 10 000m² de jardins ouvriers vieux de 100 ans détruits au Fort d’Aubervilliers, sanctuaire de biodiversité au sein de la ville la plus bétonnée du 93.
- La destruction de 70 000m² du Parc Georges Valbon à la Courneuve, poumon vert du 93, mettant en danger des espèces protégées, pour réaliser le cluster des médias.
- Une gare en plein champ du Triangle de Gonesse, inutile pour le Val-d’Oise et la Seine-Saint-Denis.
- Une ligne de métro directe Roissy-Paris pour touristes et clientèle d’affaires, remise en cause par la justice et sans intérêt pour les habitants de la Seine-Saint-Denis.
- Près de 300 résidents du foyer Adef à Saint-Ouen expulsés sans solution satisfaisante de relogement, pour réaliser le village olympique qui logera les athlètes pendant 3 semaines.
- La tour Pleyel transformée en hôtel de luxe (700 chambres). Dans un département où le logement insalubre n’est pas résorbé (indécent!).
- La destruction du gymnase du Lycée Professionnel Marcel Cachin de 1000 m², alors qu’il doit devenir la pierre centrale du futur Campus des métiers du sport ne sera pourvu que d’une salle de sport d’à peine 300 m². Le 93 est le dernier département de France en matière d’équipements sportifs de proximité!
L’héritage des JOP, pour le 93, ce sera toujours plus de béton, des prix en hausse, la chasse aux pauvres, une dégradation de la qualité de l’air, et une réduction des espaces verts mettant en danger notre santé. Les beaux discours cachent l’absence de démocratie et d’investissements publics. En passant, les JOP auront aussi généré une quantité immonde de CO2.
Face à la spéculation, aux projets pharaoniques et polluants qui nous sont imposés,
organisons-nous! Ensemble, défendons nos territoires, nos espaces verts, nos voisin.e.s, nos enfants et notre qualité de vie.
Monde d’avant ou monde d’après, il va falloir choisir.
Signataires :
Collectif Citoyen “ Notre Parc N’est Pas à Vendre “, Collectif de défense des Jardins Ouvriers d’Aubervilliers, Collectif Lamaze, Collectif Pleyel à venir, Collectif pour la défense et l’extension du parc Georges-Valbon à La Courneuve, Collectif pour le Triangle de Gonesse (CPTG), Collectif Nout, Comité de Vigilance JO 2024 St Denis, Comité de la Société des Jardins Ouvriers des Vertus, Non aux JO 2024 à Paris, Assemblée Citoyenne des Gilets Jaunes de La Plaine St Denis, Brigades de Solidarité Populaire Pantin-Aubervilliers, Cahiers Citoyens de Plaine Commune, Conseil Citoyen Centre Ville de Saint Denis, DAL, Extinction Rebellion Pantin et alentours, MRAP St Denis, SNEP-FSU 93, Ensemble Aubervilliers, France Insoumise Saint-Denis, Montreuil Rebelle, NPA 93, Saint-Denis en Commun
Les relais de l’action
https://paris-luttes.info/saccage2024-les-jo-pour-paris-les-14479https://www.facebook.com/VigilanceJO93/posts/2877343515820130
https://www.facebook.com/saccage2024/posts/107546121178854
https://twitter.com/xrFrance/status/1328730815593918465 (photos)
https://twitter.com/LaurentBu2siere/status/1328735501273210888 (Video)
Revue de presse
https://www.liberation.fr/terre/2020/11/18/la-mobilisation-anti-jo-2024-descend-dans-la-rue_1805884